Durant les saisons chaudes et humides les feuilles du théier sont convoitées par toutes sortes d’insectes. Il devient alors nécessaire soit d’éloigner les volants, soit de les éliminer si l’on ne veut pas voir sa récolte fichue. Plutôt que d’utiliser des produits qui dégradent la qualité du thé et qui sont par ailleurs à la fois peu respectueux de la nature et d’autre part coûteux, les fermiers font preuve d’une certaine ingéniosité. Ici, près du Village des Singes (Chine), on a mis au point un dispositif, alimenté par panneau solaire, qui piège les insectes.
Agriculture biologique et développement durable
La vermiculture : une pratique très répandue
Nul besoin d’excrément de panda pour se lancer dans la production de thé répondant aux normes de l’agriculture biologique. Dans mon dernier billet il était question de ces sympathiques mammifères en raison du projet assez médiatique d’un industriel chinois. Mais la vermiculture, quant à elle, existe depuis longtemps et se pratique dans de nombreuses plantations de thé. En quoi consiste-t-elle ? On va tout simplement organiser un élevage de vers de terre et les nourrir d’une mixture, mélange de bouse de vache et de feuilles passées au hachoir (photo). Quelques semaines plus tard, on collecte les déjections des vers de terre et on les répand dans les sols. Grâce à cet apport particulièrement riche on élimine l’usage des engrais. Par ailleurs, au milieu des déjections ainsi répandues vont se trouver des œufs qui donneront eux-mêmes des vers. Une fois adultes ces vers vont aider à l’aération des sols et à leur bonne irrigation. En plus de creuser des tunnels les vers se nourrissent des feuilles tombées à terre et aident ainsi à leur bonne transformation.
Les vers de terre représentent pour les sols une richesse inépuisable.
Un thé cultivé avec des déjections de panda
Il existe de par le monde un grand nombre de plantations de thé biologiques, comme ici, en Inde du Sud. A ce jour l’empire du Milieu en compte assez peu mais un chef d’entreprise chinois en mal de notoriété vient d’annoncer à grand renfort de presse qu’il venait d’acquérir pas moins de onze tonnes d’excréments de panda et se préparait à lancer le thé le plus cher du monde. Diable ! Le temps d’un week-end, l’information relayée par les plus grandes agences de presse a fait le tour du monde. Elle est même parvenue aux oreilles de Philippe Bouvard, mètre-étalon de l’humour gaulois, qui m‘a appelé aussitôt pour que j’intervienne lors de son émission « Les Grosses Têtes ».
De mon côté, cultiver du thé grâce à des déjections animales je trouve cela tout à fait normal. J’ai visité nombre de plantations dans lesquelles est pratiquée ce que l’on appelle la vermiculture, une technique que je me propose de vous détailler dans mon prochain billet.
L’agriculture biologique permet d’éviter les engrais chimiques et je n’y trouve pas matière à me tordre. En revanche, si cet entrepreneur Chinois à réellement l’ambition de commercialiser le thé le plus cher du monde il lui faudra un peu plus que ces onze tonnes d’engrais. Il lui faudra acquérir un savoir-faire. C’est moins drôle et c’est plus long.
De la citronnelle dans les plantations bio
Dans certaines plantations de thé où l’on pratique une agriculture biologique ou bien une agriculture raisonnée, on va rencontrer de nombreux plants de citronnelle installés au milieu des théiers ou bien en bordure des chemins. La présence de citronnelle comporte plusieurs avantages et notamment celui de servir de répulsif aux multiples insectes qui ne veulent pas que du bien à nos chères feuilles de thé.
Les plantations bio font le bonheur des araignées
A l’heure où beaucoup de plantations de thé se mettent au bio, où l’absence de pesticides leur offre des conditions de vie paisibles, il est plus que temps de faire connaissance avec les sympathiques animaux qui se plaisent au milieu des théiers. En ce qui concerne les insectes, par exemple, on peut les ranger dans deux catégories : ceux qui nuisent à la production du thé et ceux dont la présence est utile. Parmi les insectes nuisibles se trouve la chenille arpenteuse, dont je vous ai parlé récemment. On pourrait en citer beaucoup d’autres. Du côté des insectes utiles, la coccinelle figure parmi les plus connus. Son allure amusante masque un terrible prédateur qui vous détruit des colonies de pucerons avec une efficacité remarquable.
Quant aux araignées, certaines sont nuisibles et d’autres peuvent présenter une utilité. Je ne sais pas à quelle catégorie appartient ce modèle d’une rare élégance et de grande dimension. J’ignore son nom de surcroît mais si parmi vous se trouve quelque arachnophile alors peut-être pourrait-il se charger des présentations.