La plantation de Mist Valley tire son nom des brumes tenaces qui enveloppent les montagnes de cette région du Népal. Pour autant, il arrive que le vent dissipe le brouillard, que les nuages s’effilochent et que le ciel finisse par se dégager tout à fait. Apparaît alors ce paysage féerique, ces champs de thé comme suspendus, ces champs de thé qui ondulent comme des tapis volants et semblent prêts à vous emmener au-dessus de la chaîne de l’Himalaya.
De la plante à la tasse
Les brumes de l’Himalaya
Je vous écris du paradis,
D’une plantation du bout du monde,
Du fin fond d’une vallée du Népal.
Une plantation qui se mérite après des heures de piste,
Qui se cache dans les brumes de l’Himalaya,
Une plantation dont la production provient des récoltes de petits producteurs groupés en association,
Une plantation si isolée que les visiteurs se comptent sur les doigts d’une seule main,
Une plantation ignorée dont les thés valent pourtant le détour.
Une plantation qui a pour nom Mist Valley.
Moment privilégié avec les cueilleuses
La pause-déjeuner constitue un moment privilégié pour s’asseoir avec les cueilleuses et faire connaissance. Cela ne leur arrive pas souvent de voir passer un acheteur, encore moins d’avoir un échange avec lui. Assez vite, la timidité laisse la place à la spontanéité. Ce sont des moments forts que j’apprécie beaucoup.
Première visite de Poobong
Pentes vertigineuses et brouillards tenaces font le décor de Darjeeling. Au hasard d’une promenade, une cueilleuse de thé apparaît dans un épais coton. Elle se hisse de théier en théier avec une agilité déconcertante. Poobong, plantation inaccessible et longtemps abandonnée, sort doucement de sa torpeur. Je la visite pour la première fois.
Envoûtante valse des récoltes de Printemps
Ma sélection de Darjeeling de Printemps achevée, la saison des Népal bat son plein, puis c’est au tour des Primeurs de Chine de s’annoncer avant que n’arrivent les premiers Ichibancha japonais. Entre le 1er mars et le 10 mai de chaque année, je peux déguster plus de cent thés par jour, sans compter ceux que je fais infuser plusieurs fois, lorsque j’hésite entre plusieurs lots. Le pic de cette plaisante activité, que j’attends toujours avec tant d’impatience, se situe autour de la fin avril. A cette période de l’année, tant d’échantillons s’amoncellent chaque matin au gré des plis express venus tout droit du Népal, d’Inde, de Chine ou bien du Japon, qu’il m’arrive parfois de ne plus savoir à quel Saint me vouer.
Deux grands crus Népalais à découvrir bientôt : Mist Valley et Sandakphu
Trois plantations de thé produisaient à ce jour les thés du Népal qui méritaient à mon sens l’appellation de “Grand Cru”. Mais, depuis un an, il faut bien reconnaître que Guranse, Kuwapani et Jun Chiyabari ne sont plus seules à proposer des thés exceptionnels. Mist Valley et Sandakphu, toutes les deux situées dans la Vallée d’Ilam, arrivent à produire des lots d’une qualité gastronomique remarquable. Ce sont des thés à découvrir dans quelques jours et qui jouissent d’un excellent rapport qualité-prix.
Le roulage des feuilles de thé à Darjeeling
Lorsque vous lisez les notes de dégustations des Darjeeling, vous apprenez que la feuille peut être plus ou moins roulée, selon les lots. Voici à quoi ressemble la fameuse rouleuse. Dès que les feuilles de thé ont fini de se flétrir, à l’étage supérieur du bâtiment, on les fait tomber (photo) dans ce réservoir muni d’une presse. Le roulage, tel qu’il se pratique à Darjeeling, ne dure que quelques minutes. Il prépare la feuille, en la malmenant légèrement, à l’étape suivante : l’oxydation.
Thés et paysages d’Assam : un étonnant contraste
Les thés d’Assam ont des parfums de miel de tabac et d’épices, un profil aromatique très en relief, à l’opposé de certains paysages de cette région. Ces mêmes thés possèdent une notable astringence et là aussi le vocabulaire qui définit cette sensation en bouche tranche avec les mots que l’on pourrait utiliser pour définir le paysage. L’astringence produit une crispation des muqueuses, me dit le dictionnaire, tandis que ce beau champ de thé me détend à l’instant même où je le contemple.
Les récoltes de printemps du Népal
Chaque année, ce sont les thés Darjeeling de printemps qui ouvrent la saison, suivis des récoltes de printemps du Népal, puis de Chine et du Japon. Ces jours-ci, je commence à déguster les premiers échantillons de thés népalais. Ils viennent quelques semaines après Darjeeling, en raison d’un climat plus rigoureux. Pourtant, la distance est faible entre les deux appellations, quelques jours de marche, à peine, et on passerait d’un pays à l’autre sans se rendre compte de rien, si on ne prêtait attention aux panneaux.
Les premières sélections de Darjeeling de printemps
Comme chaque année à la même époque, les premiers échantillons de Darjeeling 1st flush commencent à arriver. Ils sont peu nombreux la première semaine puis, au plus fort de la saison, vers la fin-mars, je peux en goûter des dizaines par jour. A chaque fois il s’agit de lots très petits, d’une centaine de kilos. Je viens d’en sélectionner deux : le Rohini « early spring », d’une part, le Longview FTGFOP1 ex-5, d’autre part. Des notes à la fois fraîches et végétales, florales et zestées, voici ce qui les caractérise.