De la plante à la tasse

Du thé vert sous un grand angle

6 juillet 2010
Du thé vert sous un grand angle

Bien sûr, avec un grand angle, on tombe un peu dans la facilité et dans le spectaculaire. Ici, il allonge la bâtisse, raccourcit un peu les personnages et étale le thé bien comme il faut. Étaler les feuilles, c’est justement ce qu’il convient de faire, aussitôt après la cueillette, afin d’éviter à tout prix qu’elles ne fermentent. On met en commun le contenu de chaque panier, on l’étale en fine couche comme vient de le faire cette femme à la coiffe blanche. Et, comme ici l’on veut fabriquer un thé vert (un Bai Mao Hou, « Singe Blanc Poilu », pour être précis), dans quelques minutes on va torréfier les feuilles, par brassées, dans un grand wok.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Le flétrissage du thé blanc

2 juillet 2010
Le flétrissage du thé blanc

Les thés blancs constituent l’une des grandes spécialités de la province du Fujian (Chine). Les plus connus d’entre eux s’appellent Bai Mu Dan (Pivoine Blanche) et Yin Zhen (Aiguilles d’Argent).
Le procédé de fabrication d’un thé blanc est assez simple puisqu’il peut se résumer en deux mots : flétrissage, séchage.
Traditionnellement, le flétrissage du thé blanc a lieu en plein air, comme ici sur des panneaux en bambou que l’on a orientés en fonction de la course du soleil. Il va durer de 48 à 60 heures. Mieux vaut donc se soucier de la couleur du ciel avant de procéder à la cueillette afin que la pluie ne gâte pas la récolte !

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Le manchon a la cote auprès des cueilleurs de thé

25 juin 2010
Le manchon a la cote auprès des cueilleurs de thé

 

Dans différentes régions du globe, les cueilleurs de thé enfilent un manchon pour protéger leur vêtement. Le Camellia se révèle un arbuste assez coriace et il aurait tôt fait d’élargir la maille d’un tissu, voire de le trouer tout simplement. Ce n’est pas ce paysan chinois que je surprends dans sa tâche qui me contredira.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Le penchant naturel du théier

22 juin 2010
Le penchant naturel du théier

Vendredi dernier, je vous parlais d’un judicieux système pour faciliter le travail des cueilleurs de thé sur un terrain en pente (voir l’article). Mais vous vous êtes peut-être demandé pourquoi le thé est cultivé sur des terres aussi abruptes. La raison la voici : contrairement au riz, les théiers ne supportent pas d’avoir les pieds dans l’eau et ne peuvent se développer que sur un terrain très bien drainé. Un sol en pente est idéal pour leur culture puisque l’eau de pluie ne fait que passer. Dans les plantations de plaine, il faut donc installer un système qui favorise l’écoulement d’eau pour que l’arbuste ne dépérisse pas. Autant alors profiter de l’environnement qu’offre la nature, beaucoup plus simple et moins coûteux !

Sur cette photo prise dans la plantation bien pentue de Namring Tea Estate au pied de l’Himalaya, notez la différence de couleur des théiers. Au premier plan, la récolte a déjà été faite, alors qu’au second plan, les jeunes pousses de couleur claire n’ont pas encore été cueillies.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Un remonte-pente pour le thé

18 juin 2010
Un remonte-pente pour le thé

Le thé peut s’avérer fastidieux à transporter lorsque le terrain est en pente. Je vous en avais déjà parlé il y a quelques semaines, je vous expliquais que le cheval était une aide précieuse pour les vendeurs de thé au Népal (voir l’article). Pour les hommes et les femmes qui travaillent dans les plantations, il est également bien difficile parfois de remonter leur hotte remplie de feuilles de thé. Et cela d’autant plus que le jardin où sont récoltées ces feuilles et le bâtiment où elles sont ensuite travaillées ne se situent pas forcément à la même altitude. Vous imaginez alors l’effort physique à fournir.

Certaines plantations ont donc mis au point un remonte-pente mécanique pour transporter les sacs de thé. A Namring Tea Estate (Inde) par exemple, les cueilleurs accrochent deux ou trois sacs au bout d’une corde fixée à un câble, qui sont ensuite remontés mécaniquement. Une solution qui facilite nettement la tâche des hommes et permet par la même occasion un gain de temps considérable.

Sur cette photo, Monsieur Chaudhury et l’un de ses assistants semblent contempler ces sacs qui remontent tout seuls.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Wu Long de Taïwan, perles de thé

15 juin 2010
Wu Long de Taïwan, perles de thé

Les Wu Long de Taïwan font partie des meilleurs thés du monde. Dans quelques jours, nous recevrons d’ailleurs de sublimes Bao Zhong.

Pourtant, de cette île nous avons facilement l’image d’une région dont toute l’activité est tournée vers l’électronique et autres microcomposants. En tout cas pas l’image d’une île dont la majeure partie du territoire est occupée par des massifs montagneux. Taïwan est en effet divisée par la chaîne montagneuse centrale qui s’étend du nord au sud et en fait une destination très prisée des amateurs de randonnée qui aiment arpenter ses petits chemins escarpés. J’en croise régulièrement sur mes trajets, fatigués et tirant la langue pour certains, mais ravis de la beauté des paysages environnants.

Cette géographie offrant fraîcheur et humidité réunit les conditions idéales pour la production de thés de grande qualité et on rencontre des plantations un peu partout dans le pays, chaque région produisant des appellations distinctes. Les meilleurs thés de Taïwan sont les « bleu-vert »: les Bao Zhong, faiblement oxydés, les Wu Long roulés en perles (Jing Xuan, Gao Shan Cha) et les Bai Hao Wu Long.

Lorsque Carine (voir l’article Mes compagnons chercheurs de thé de vendredi dernier) a pris cette photo, nous étions dans le comté de Nantou, au centre de Taïwan. On y aperçoit le village de Lu Gu, accroché à la crête du massif des Shan Lin Xi, non loin du lac du même nom près duquel sont produits de fameux Dong Ding.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

En tuk-tuk dans la jungle du Sri Lanka

8 juin 2010
En tuk-tuk dans la jungle du Sri Lanka

Je ne sais quel moyen de transport vous avez pris ce matin pour vous rendre au travail. En ce qui me concerne, je n’avais pas très envie de marcher. Il venait de tomber des trombes d’eau et je craignais que cela ne recommence. Dans cette jungle proche de la réserve forestière de Sinharâja au Sud du Sri Lanka, non loin des plantations où l’on trouve les meilleurs thés «FBOBEXSP» (grade qui définit les thés les plus fins), j’ai donc hélé un tuk-tuk. J’ai suivi une petite route et zigzagué entre les flaques pendant plusieurs kilomètres. L’air était tiède. Des odeurs de terre mouillée et de fruits mûrs ont fait de mon trajet jusqu’à la Tea Factory une étonnante promenade olfactive.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

La Chine, berceau du thé

1 juin 2010
La Chine, berceau du thé

 

Je viens de sélectionner pour le Palais des Thés, les premiers thés verts primeurs de Chine.
La Chine est le plus vieux pays de thé au monde. On y cultive le thé depuis plusieurs millénaires. En comparaison, l’Inde ou le Sri Lanka ne se sont mis à en produire que, respectivement, depuis 170 et 140 ans.

La légende fait remonter l’origine de la consommation du thé à l’Empereur Chen Nung, plus de deux mille ans avant notre ère. Celui-ci se serait assoupi sous un arbrisseau le temps d’une sieste, un bol d’eau chaude à ses côtés, comme à l’accoutumée. Mais voici qu’une légère brise se leva, détachant de l’arbrisseau une feuille qui se posa avec une belle audace dans le bol impérial. On imagine qu’une nuée de serviteurs zélés accoururent alors pour s’empresser de changer le bol souillé, le rincer, le sécher et le remplir à nouveau d’une joyeuse eau claire et frémissante. Mais l’Empereur, d’un seul geste de la main, tint ses serviteurs à distance et d’un simple index levé vers le ciel leur dit ces quelques mots :

« De ce que le Ciel Nous envoie,
Nait l’harmonie en Nous. »

L’Empereur porta alors le bol à ses lèvres, Il goûta, Il but. Il apprécia. Puis Il demanda le nom de cet arbrisseau.

Ainsi naquit le thé.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Cueillette du thé pour les hommes au Népal

28 mai 2010
Cueillette du thé pour les hommes au Népal

Dans certaines régions du monde, la cueillette du thé est uniquement réservée aux femmes alors que les hommes sont affectés à d’autres tâches. C’est notamment le cas en Inde et dans le centre du Sri Lanka où les hommes employés dans les plantations s’occupent d’entretenir les sols et de tailler les théiers. La raison à cela ? Les femmes ont sans doute un doigté plus habile et plus sensible. La feuille de thé est chose fragile et précieuse, vous diront certains.

Mais le plus souvent, comme ici au nord de la Vallée d’Ilam, à l’Est du Népal, de l’autre côté de la frontière par rapport à Darjeeling, les tâches sont totalement mixtes et la cueillette du thé est effectuée indifféremment par les hommes ou les femmes du village. Il en va de même en Chine ou à Taïwan. Et au Japon il n’est pas rare de voir aussi bien un homme effectuer une récolte délicate qu’une femme au volant d’un tracteur.

Y a-t-il vraiment une règle expliquant ces pratiques ? Disons que là où sont passés les Anglais et où l’on rencontre des plantations étendues, le rôle de chacun est plus déterminé et le travail pas toujours réparti d’une façon qui nous semble la plus juste.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.

Théiers sous toile à l’abri du soleil

25 mai 2010
Théiers sous toile à l’abri du soleil

Avec le beau temps qu’il fait ces jours-ci en France, on aurait tort de ne pas se protéger du soleil.
Savez-vous que les théiers également nécessitent parfois d’être couverts ? Cela se produit en réalité uniquement au Japon où il existe deux catégories de thés : les « thés de lumière » et les « thés d’ombre ». Les « thés de lumière » (Sencha, Bancha, Tamaryokucha) sont récoltés et manufacturés à partir de théiers qui n’ont jamais été ombragés. En revanche, les « thés d’ombre » (Gyokuro, Kabuse, Tencha) sont produits à partir de théiers qui ont été privés de soleil, voire de lumière. Ils ont ainsi subi un choc, développé une réaction de défense et puisé davantage de nutriments dans les sols. Entre autre conséquence de ce traitement peu banal, une saveur douce et ample (que les Japonais nomment umami) particulièrement développée et une absence d’amertume. En d’autres mots, un délice.

J’ai pris cette photo du côté de Nara. Ces impeccables rangées de théiers recouverts ici d’une toile noir-argent qui luit au soleil m’ont tapé dans l’oeil et je suis resté à les contempler, fasciné par leur lumineuse noirceur, comme on reste sous la lune à observer les étoiles.

Tweeter cet article sur Facebook. Tweetez cet article.