Après Darjeeling, c’est au tour du Népal, de la Chine et du Japon de nous régaler de leur tout nouveaux crus de Printemps. Au Japon, on s’attache aux fermiers que l’on connaît et l’on est heureux de découvrir le travail de certains autres. En Chine, les appellations traditionnelles, attachées à un village, nous guident. Au Népal, on connaît le nom des plantations qui sont capables de produire, à certains moments de l’année, les meilleurs thés. Seulement une difficulté particulière s’ajoute parfois, comme ici à Kuwapani. Le planteur, qui est salarié et non pas propriétaire de la plantation, est parti. Que va donner le travail de celui qui va le remplacer ? Réponse dans plusieurs mois, en attendant, dégustons joyeusement les nouveaux crus que ce printemps nous offre !
Thé de printemps
Les Darjeeling se font désirer
Cultiver du thé n’est pas de tout repos. A Darjeeling, après un hiver trop sec, les pluies ont fini par venir mais, il y a quelques jours, une tempête de grêle d’une rare violence s’est abattue et a occasionné des dégâts considérables dans les plantations situées au nord du district. Par chance, entre les pluies et la grêle quelques très beaux lots ont été manufacturés et je suis heureux de vous annoncer l’arrivée prochaine de thés remarquables en provenance de Risheehat, Puttabong, Singbulli, Thurbo Moonlight, North Tukvar, DelmasBari et Turzum.
A propos de Turzum, voici un portrait que j’ai fait en mars d’Anil JHA, l’un des trois planteurs les plus réputés de Darjeeling. Il se concentre ici sur l’odeur de la feuille humide, à même l’intérieur du couvercle du set à déguster.
Superbes thés primeurs 2015
Avis aux amateurs de Grands Crus ! Vous avez maintenant à votre disposition la plus belle sélection de thé au monde. En effet, cette époque de l’année est la meilleure pour découvrir les plus beaux thés qui existent, d’une extrême fraîcheur, tout juste arrivés par avion. Darjeeling de printemps et d’été, primeurs de Chine, Ichibancha du Japon récoltés en mai. Népal, Taiwan et Corée du Sud sont aussi de la fête.
Au début de l’été, pour l’amateur de thé, c’est tout simplement le bonheur !
Un bilan des Darjeeling de printemps 2015
Lorsque vous récoltez plusieurs fois de suite le bourgeon terminal du théier, le rameau, contrarié, cesse de produire un nouveau bourgeon. Ce phénomène de bourgeon dormant que l’on nomme « banjhi », à Darjeeling, marque la fin des récoltes de printemps.
Si je devais dresser un bilan de cette saison à Darjeeling, je dirais que j’ai reçu des lots de qualité très inégale, et peu de lots d’une qualité exceptionnelle. Mais je termine en beauté sur la sélection d’un Puttabong Clonal Queen DJ48 et un Margaret’s Hope Tippy Clonal DJ30. Le premier correspond à ce que Puttabong sait faire de mieux, le second est tout simplement époustouflant.
Récoltes de printemps à Darjeeling
Il n’y a pas que dans les plantations de thé que l’on s’affaire en ce moment. J’ai reçu hier pas moins de 120 échantillons de thé différents à goûter. Comme toujours, il faut aller vite. Si je veux faire une offre sur l’un de ces lots, je dois avoir tout dégusté en un ou deux jours maximum. Après, il sera trop tard.
Bien entendu, je ne vais pas boire chacun de ces thés, je vais les recracher après avoir fait tourner la liqueur en bouche, le temps de l’analyser.
Le temps d’infusion des Darjeeling de printemps
Les Darjeeling de printemps infusent entre 3’30 et 4 minutes. Le plus simple est de régler votre minuteur sur 3’45. Il faut être précis lorsque l’on prépare ce type de thé. Si l’on veut maintenir un bel équilibre entre le bouquet aromatique, la texture et la saveur, il faut stopper l’infusion à temps. Tout l’enjeu se résume à ceci : laisser aux arômes le temps de se développer mais contenir l’astringence et l’amertume à un degré de délicatesse où elles prolongent la perception des parfums, sans leur faire ombrage.
Dégustations de printemps
Les dégustations s’enchaînent en cette période de l’année. A partir de maintenant et durant plusieurs mois, je vais déguster plusieurs dizaines de thés chaque jour. Avec des pointes à cent ou cent cinquante thés. Mes dégustations se font à l’aveugle car il ne faut pas être influencé par la sympathie que l’on éprouve pour tel ou tel fermier. Le nom du jardin est donc caché afin que la sélection se fasse en premier lieu uniquement sur l’analyse sensorielle. Pour exprimer ma préférence, je vais faire ce geste que je partage avec de nombreux planteurs : en poussant la tasse du bout des doigts, de façon délicate, paume vers le ciel.
Des nouvelles des Darjeeling de Printemps
Dans les régions himalayennes, le temps change très vite. Le soleil resplendit puis, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, une brume complète vous enveloppe de son manteau humide. Cette instabilité, très forte à Darjeeling, vous explique que, selon les années, les premiers thés de l’année sont récoltés parfois fin février, parfois à la mi-mars.
Je commence tout juste à déguster de petits lots de la nouvelle récolte, peu convaincants pour le moment. Les lots les plus précoces sont rarement les meilleurs, ils proviennent de parcelles situées à basse altitude.
Envoûtante valse des récoltes de Printemps
Ma sélection de Darjeeling de Printemps achevée, la saison des Népal bat son plein, puis c’est au tour des Primeurs de Chine de s’annoncer avant que n’arrivent les premiers Ichibancha japonais. Entre le 1er mars et le 10 mai de chaque année, je peux déguster plus de cent thés par jour, sans compter ceux que je fais infuser plusieurs fois, lorsque j’hésite entre plusieurs lots. Le pic de cette plaisante activité, que j’attends toujours avec tant d’impatience, se situe autour de la fin avril. A cette période de l’année, tant d’échantillons s’amoncellent chaque matin au gré des plis express venus tout droit du Népal, d’Inde, de Chine ou bien du Japon, qu’il m’arrive parfois de ne plus savoir à quel Saint me vouer.
Les récoltes de printemps du Népal
Chaque année, ce sont les thés Darjeeling de printemps qui ouvrent la saison, suivis des récoltes de printemps du Népal, puis de Chine et du Japon. Ces jours-ci, je commence à déguster les premiers échantillons de thés népalais. Ils viennent quelques semaines après Darjeeling, en raison d’un climat plus rigoureux. Pourtant, la distance est faible entre les deux appellations, quelques jours de marche, à peine, et on passerait d’un pays à l’autre sans se rendre compte de rien, si on ne prêtait attention aux panneaux.