Apaisant, comme le thé !

7 juin 2024
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Ce blog a pour vocation de vous parler de tout ce qui a trait au camellia sinensis, et non pas de tel ou tel monument, aussi admirable soit-il, qu’un chercheur de thé peut rencontrer sur sa route. Pourtant, lorsque je me suis retrouvé face au Temple d’Or, à Amritsar, dans le calme, l’apaisement, la féérie des lumières, de l’or, de la nuit qui tombe et scintille à la fois, une sensation de plénitude m’a envahi. Un calme absolu, malgré la foule. Une sérénité. Un moment suspendu. Une évasion. Une chance. Un bonheur. Un don. Ce sont ces mots-là qui me sont venus tandis que je ressentais l’appel de la contemplation. Ce sont ces mots qui m’ont d’abord traversé l’esprit. Aussitôt j’ai désiré me poser. Observer les reflets sur l’eau. Aussitôt il m’a semblé que cet élément liquide, cette matière précieuse, cet or, correspondaient à ce que je ressentais au contact d’une tasse de thé. Quelque chose de rare, d’unique, d’une délicatesse absolue, un appel au calme, au repos, à l’harmonie. Lorsque je déguste mon thé, je ferme les yeux, ce que je vois est beau, lumineux, apaisant, à l’image du Temple d’Or.

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Des arbres qui nous parlent

26 avril 2024
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A l’heure où l’on ne voit pas bien clair du côté de Darjeeling dont les plantations subissent depuis de longues années une crise dont on aimerait voir la fin, je me promène dans d’autres régions de thé du nord de l’Inde. « La Nature est un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles », écrit Charles Baudelaire. Et ici, dans la vallée de Kangra, qui ne ressentirait pas cette présence ? Regardez comme ces arbres nous observent avec un regard familier ! Je ne sais pas si vous les entendez. A moi, ils me parlent.

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La photo révèle

12 avril 2024
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Parfois, la photo interroge. Au moment de déclencher, il se peut que celui qui est à la manœuvre de l’autre côté de l’objectif, son boîtier bien en main, ne voit pas l’essentiel. Il est absorbé par son sujet, attend la bonne lumière, cadre, règle la vitesse d’obturation et la profondeur de champ. Et c’est seulement une fois la photo affichée sur toute la surface de l’écran d’un ordinateur que la chose lui saute aux yeux. Ici, par exemple, ce que je découvre c’est l’absence d’arbres. Sur le moment je n’ai rien vu. Comment est-ce possible ? Et comment peut-on déboiser de la sorte, cultiver de façon aussi intensive sur des collines à ras ?

Mais ce que je retiens surtout ici c’est ce mystère de la photographie qui agit parfois en deux temps, une réponse à une attirance pour des formes, des couleurs, en premier lieu. Puis quelque chose de plus profond qui se révèle ensuite.

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Le culte et l’inculte

29 mars 2024
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Cette photo offre une vision heureuse, à mon humble avis. On y trouve des théiers s’épanouissant au sein d’une végétation dense. Un relief accidenté, forcément pentu, des arbres nombreux, d’essences variées… Une belle harmonie entre le culte et l’inculte, entre le cultivé et le sauvage, j’entends. On imagine bien la richesse de la faune et de la flore au sein d’une telle diversité. Et pour le photographe que je suis ou que je tente d’être, une seule couleur ou presque, dirait-on au premier coup d’œil, mais à y regarder de plus près, quelle multitude, quel choix dans les verts. Et quoi de mieux que cette profusion de verts pour fêter le printemps ?

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Chercheur de thé, c’est un métier

9 février 2024
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Je ne suis pas le seul aujourd’hui à exercer le métier de chercheur de thé. Léo part lui aussi à la recherche des thés rares et depuis plus de cinq années nous travaillons ensemble, c’est-à-dire que nous dégustons tous les échantillons qui arrivent, nous entretenons des relations étroites avec les fermiers que nous essayons par ailleurs de mettre en valeur et aussi d’aider quand ils en ont besoin. Et nous formons le plus de collègues possibles afin que leur connaissance du thé progresse. Cela passe, là aussi, par de nombreuses dégustations et par tous les récits de voyages possibles et imaginables, entre autres expériences gastronomiques. Deux chercheurs de thé en France, c’est peu, mais nul doute que ce métier a de l’avenir au vu de l’engouement actuel des Français pour le thé de qualité.

Comment devient-on chercheur de thé ? à suivre…

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Se préparer au thé

19 janvier 2024
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Il y a la préparation du thé et il y a la préparation au thé. Lorsque je me prépare un thé, je me prépare aussi au thé. Cela signifie que je ralentis mon rythme, je prends le temps de souffler, comme on dit. Je mets entre parenthèses toute préoccupation que je peux avoir, je me donne de la légèreté. Je concentre mon attention sur un objet qui m’est cher, une émotion positive, ou encore un beau paysage, comme ici. Une vue sur un jardin. Et pendant que mon thé infuse, et pendant que je le déguste, me tenant bien droit et détendu à la fois, je suis apaisé.

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Un thé qui nous apaise

12 janvier 2024
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Parfois je m’interroge à propos de ce que le thé m’apporte. Pourquoi me fait-il tant de bien ? Aujourd’hui je fouille dans mes photos pour alimenter ma réflexion. Et je tombe sur ce cliché, pris au bord du Gange. Lorsque je le contemple, je ressens exactement ce même apaisement que celui que me procure la dégustation de mon breuvage favori. Me voilà donc rendu où je voulais, à la définition de cet apport du thé, son bienfait : le thé m’apaise. Lorsque je me prépare un thé, lorsque je tiens la tasse dans mes mains, déjà je me détends, je ferme les yeux, je me concentre et me sens devenir libre. Je me détache des choses, brise d’invisibles liens qui me contraignent. Comme cette silhouette, cet homme-oiseau qui embrasse le ciel et s’affranchit de toute pesanteur. Le thé, un appel à l’apaisement.

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Les hommes à la tâche

29 décembre 2023
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De nos jours, ce sont souvent les femmes qui récoltent le thé dans les plantations créées par les Anglais. En Inde, au Sri Lanka et dans différents pays d’Afrique de l’Est… Pourtant, ça fait longtemps que nos amis britanniques ont abandonné la partie. Et si les pratiques mises en place par eux demeurent dans maintes zones de production, il n’en reste pas moins que lorsque les cultivateurs se retrouvent livrés à eux-mêmes, comme ici entre Gange et Brahmapoutre, ils se répartissent les tâches comme ils l’entendent. Et ça fait du bien de voir les hommes aux champs, ça fait du bien de ne pas entendre les mêmes sempiternelles bêtises : « Les doigts des femmes sont plus fins, plus agiles… »,  « Les femmes ont des pratiques plus délicates… ». Quelle blague ! Même ceux que je photographie, cela les fait rire. Finissez 2023 en beauté et à l’année prochaine !

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Une vie

10 novembre 2023
Une vie

Je passerai ma vie à photographier les gens du thé. A les observer. A les aimer. Je passerai ma vie à marcher à leurs côtés. A me poser près d’eux. A prêter la plus grande attention à chacun de leur geste. A attendre la bonne lumière. A leur dire quelques mots dans leur langue, si je peux. A trouver des choses à partager. Ou bien à me taire et à prendre dans les poumons tout l’air que je peux et même davantage, et le sentir circuler dans mon corps, cet air-là.

Je passerai ma vie à photographier des gens qui me regardent, des gens qui rougissent ou bien qui rient. Des gens qui en redemandent, qui se précipitent sur l’écran de contrôle de mon Canon une fois la photo prise. Ou d’autres, plus distants. Ici, une femme au panier bien rempli, derrière laquelle j’ai longtemps marché et dont j’ai tenté en vain de capter l’attention, me tourne le dos et s’en va.

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Jardin zen

19 juillet 2023
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Au Japon, pays d’ordre s’il en est, les théiers sont entretenus de la façon la plus rectiligne qui soit. Ils composent des sortes de jardins zen si bien qu’à l’instar de ceux qui se rencontrent à Kyoto et dans bien d’autres régions de l’Archipel, à leur contact on aspire à se poser et à les contempler. Leur esthétique vous absorbe.

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