J’entends dire que l’on parle beaucoup de mariage en ce moment, en France, et l’occasion est venue pour moi de vous dire ce que j’en pense.
S’il y a un mariage que je ne cautionne pas c’est bien celui du thé et de la rondelle de citron. Sous l’effet de son acidité les tanins évoluent ainsi que les composés aromatiques et le résultat s’avère assez peu harmonieux.
En revanche, si l’on regarde ce qui se pratique de part le monde, le thé est ouvert à de nombreux mariages : avec la feuille de menthe, au Maroc, la graine de cardamome, en Afghanistan, le beurre de yack rance, au Tibet, avec les fleurs de jasmin, en Chine, le nuage de lait, au Royaume-Uni, et avec un peu de toutes les épices, en Inde.
Vive les différences et vive l’harmonie !
Thé et gastronomie
Dégustation de matcha pâtissiers
Chaque jour j’ai le plaisir de déguster des thés très différents les uns des autres. Mais la technique est la même et à chaque dégustation mes sens sont en éveil. Je suis attentif aussi bien à la couleur du thé, à son odeur, à son toucher, qu’à ses arômes.
Ici, je déguste trois différents matcha pâtissiers afin de sélectionner le meilleur d’entre eux. C’est avec ce thé vert dont la feuille a été broyée et qui nous vient du Japon que vous allez pouvoir parfumer des financiers, des sorbets, entre autres. Et pourquoi pas une bûche ?
Bien doser le thé lors des dégustations
Lorsque vous vous préparez un thé vous n’avez pas besoin, bien sûr, de le doser au milligramme près.
Pour moi, il n’en va pas de même. Lors de chaque dégustation comparative le thé doit être pesé avec la plus grande précision, faute de quoi je ne pourrais porter sur chacune des liqueurs une appréciation valable.
Se concentrer sur les arômes du thé
Pour déguster du thé il n’est besoin de rien d’autre que d’une table, de l’eau fraîche à température,un préparateur attentif et une belle lumière.
La sérénité d’un espace comme celui-ci aide à se concentrer sur l’essentiel, à savoir les arômes du thé.
Un thé aux épices le long des routes indiennes
Le long des routes indiennes, il existe une multitude de petites échoppes où l’on vous sert un délicieux thé aux épices. Son parfum varie selon l’humeur de celui qui le prépare et les habitudes de ses clients.
Ici, près de Jammu (Inde), je m’apprête à déguster le thé local avec d’autant plus de plaisir que je ne me promène pas souvent dans le Kashmir. J’ai hâte de découvrir le parfum que l’on donne ici au chaï.
Dégustation à Dharamsala
Séance de dégustation à Manjhee Valley Tea Estate en compagnie de son manager, Chettaranjan Rai.
Manjhee Tea Estate se situe à Dharamsala et cette plantation produit parmi les meilleurs thé de la région.
Auparavant, Chettaranjan a travaillé plus de dix ans dans les jardins de thé de Darjeeling. Il connait parfaitement son métier et m’observe ici avec attention en attendant de savoir ce que je pense de sa production.
Le thé : un plaisir simple
Parfois j’entends autour de moi des personnes dire qu’elles se mettraient bien au thé.
Seulement elles ne savent pas comment s’y prendre et craignent de mal faire.
Pourtant le thé n’est rien d’autre que ceci, disait Sen No Rikyû, faire chauffer l’eau, préparer le thé et le boire convenablement.
Le zhong : un moyen pratique pour évaluer un thé
Il existe de nombreuses façons de déguster le thé. Chez soi, on peut utiliser une théière, ou bien un mug, ou encore un « kyusu », un « zhong »…
Lorsque je me rends chez des fermiers je découvre moi aussi des pratiques différentes avec parfois des matériels différents. Il faut donc que j’ajuste ma dégustation et mon ressenti à la manière dont a été préparé le thé. Ici, chez notre producteur de Dan Cong, les thés infusent dans un « zhong » trois fois de suite et l’on verse aussitôt chacune des infusions dans l’un des bols se situant devant. On va peu après déguster chacune des trois liqueurs et ainsi évaluer facilement le potentiel du thé pour une préparation au « Gong Fu Cha ».
Une bonne raison d’utiliser un bateau à thé
Lorsque l’on prépare son thé selon la méthode Gong Fu, on remplit sa théière à ras bord et l’on fait même déborder l’eau pour en chasser l’écume. D’où l’intérêt du bateau à thé, ce récipient sur lequel repose ici la théière et qui sert de réceptacle.
Après le kyusu, place au bateau à thé chinois
Tandis que je quitte le Japon pour la Chine je troque donc le « kyusu » pour le bateau à thé. On verse d’abord le thé dans une première tasse assez étroite. Et l’on va vider cette tasse dans celle plus évasée. La tasse à sentir garde longtemps les parfums de la liqueur et aide à découvrir chaque fragrance tandis que l’on va déguster le thé à partir de la seconde tasse, la tasse à goûter.