Thé et gastronomie

Cent thés par jour

12 avril 2019
Cent thés par jour

Lorsque je raconte aux personnes que je rencontre qu’il m’arrive de déguster cinquante ou cent thés par jour, voire davantage, j’ai droit à des réactions de surprise, et cette question qui revient : comment peut-on goûter autant de thés et sentir encore quelque chose ?

En fait, il est plus facile de déguster vingt thés qu’un seul, surtout s’ils proviennent d’un même terroir, car en passant d’une liqueur à l’autre, en comparant leur tenue en bouche, leur saveur, leur profil aromatique, il devient assez facile de se faire une opinion sur chacune. Lorsque l’on déguste un seul thé, il faut drôlement bien maîtriser les techniques de dégustation et avoir de solides connaissances sur la typicité de sa manufacture pour s’en faire une parfaite opinion.

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Shiraore Kuki Hojicha et Pont-l’Evêque, un accord confondant

5 avril 2019
Shiraore Kuki Hojicha et Pont-l’Evêque, un accord confondant

D’une façon générale, les thés grillés japonais fonctionnent très bien en association avec des mets (crustacés, saumon à l’unilatéral, poisson fumé, dessert à base de fruits rouges ou de praline…). Ils font aussi merveille en fin de repas, y compris auprès des amateurs de café qui en apprécient les parfums de torréfaction.

Ici, en accord avec un Pont-l’Evêque, le Shiraore Kuki Hojicha en impose et développe au contact du fromage un bouquet à la fois boisé et pyrogéné, ainsi que des notes de fruits cuits. Une belle association.

Le thé a infusé une heure dans l’eau à température ambiante. Il se conserve ensuite très bien au frais pendant 24h.

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Parlez-vous le DJ-12-SFTGFOP1-Clonal-Superb ?

22 mars 2019
Parlez-vous le DJ-12-SFTGFOP1-Clonal-Superb ?

On me demande souvent ce que signifient les lettres et mentions qui suivent le nom d’un thé. Prenons pour exemple un Darjeeling de printemps Singbulli DJ-12-SFTGFOP1-Clonal-Superb.

–          Singbulli correspond au nom de la plantation

–          DJ12/19 signifie qu’il s’agit de la 12ème récolte de l’année 2019 (lorsqu’il est indiqué EX12/19 au lieu de DJ12/19, EX comme « extra » cela signifie qu’il s’agit d’un lot annexe, manufacturé en plus du lot principal du jour, il s’agit du 12ème petit lot de l’année 2019.)

–           Les lettres SFTGFOP1 décrivent l’apparence de la feuille sèche. Le grade FTGFOP signifie que la feuille est « Finest Tippy Golden Flowery Orange Pekoe ». Autrement dit, il s’agit d’un thé à feuilles entières, riche en bourgeons. Avec les années, la fantaisie aidant, ce grade s’est étoffé. S pour Super et 1 pour… ? Mystère !

A ce jour, seuls les Indiens utilisent le grade SFTGFOP1.


La semaine prochaine je vous parlerai des mentions Clonal, Superb, Exotic et autres Delight !

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Le brie fond de plaisir pour le Bancha Hojicha

7 décembre 2018
Le brie fond de plaisir pour le Bancha Hojicha

Thés et fromages font bon ménage. Avec un brie, qu’il soit de Melun, de Meaux, de Nangis ou de Montereau, je recommande un Bancha Hojicha. Les notes boisées et torréfiées de ce fameux thé grillé japonais s’accorderont à ravir avec les arômes de cette pâte molle à croûte fleurie. A condition toutefois de préférer à l’infusion dans l’eau chaude, une infusion d’une heure à température ambiante.

Trouver le bon accord n’est pas une mince affaire, il faut déguster beaucoup de thés différents, comme ici ou je compare Pu erh Impérial, Malawi Dark et Bancha Hojicha face à trois bries, après bien d’autres essais.

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Une dégustation pour objet

2 novembre 2018
Une dégustation pour objet

Déguster dans les meilleures conditions c’est se soucier de la qualité du thé, de la qualité et de la température de l’eau, de la durée d’infusion, bien sûr, mais aussi du contenant. Les grandes théières sont à proscrire, elles dénaturent l’infusion. Si on veut obtenir le meilleur de ses thés y compris et surtout les plus rares, le matériau et la contenance du récipient sont essentiels. Ici, séance de dégustation inspirante pour le fameux designer Patrick Norguet. Son objectif : s’approprier mon métier, comprendre ses contraintes et ses attentes afin de pouvoir, un jour, créer l’objet idéal pour déguster le thé. J’ai hâte.

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Avec Bryan Esposito, chef pâtissier à l’hôtel du Collectionneur, à Paris

12 octobre 2018
Avec Bryan Esposito, chef pâtissier à l’hôtel du Collectionneur, à Paris

Faire découvrir l’incroyable richesse gustative du thé aux chefs d’aujourd’hui et de demain fait partie de ma mission, le pendant de mon travail sur le terrain avec les fermiers. D’un côté je sélectionne les Grands Crus, de l’autre, j’aide les chefs à se les approprier. Des thés, il en existe de différentes couleurs, de différentes origines et il existe également de très nombreux cépages. La richesse gastronomique du thé vient de chacune de ces variations. Il faut goûter pour comprendre et c’est ce que je fais ici en compagnie de Bryan Esposito, chef pâtissier à l’hôtel du Collectionneur à Paris et ancien chef pâtissier de l’hôtel Westminster. Faire découvrir la richesse gustative du thé c’est aussi appréhender la manière d’obtenir la liqueur la plus appropriée à l’usage souhaité. Le dosage, le temps et le mode d’infusion d’un thé ne seront pas les mêmes selon que l’on veut obtenir une liqueur qui sera dégustée telle quelle ou bien intégrée à une recette. Les paramètres de l’infusion sont intéressants à travailler, de même que l’infusion à froid qui ouvre les portes à de nombreux usages en cuisine. Inutile de vous dire que j’ai hâte de savourer les prochaines créations de Bryan !

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Dégustation de grands crus avec Anne-Sophie Pic

28 septembre 2018
Dégustation de grands crus avec Anne-Sophie Pic

Cette semaine, j’ai eu l’immense joie de déguster une belle sélection de Grands Crus en compagnie d’Anne-Sophie Pic et de ses équipes de sommeliers. Une immense joie car Anne-Sophie Pic est d’une gentillesse et d’une prévenance extrêmes et m’a reçu, à Valence, comme un roi. Une immense joie car Anne-Sophie Pic affiche une soif d’apprendre et une disponibilité remarquables quand on sait qu’elle est la seule Française triplement étoilée. A l’écoute, attentive, curieuse. Nous avons dégusté des thés infusés, certains à chaud, d’autres à froid. Nous avons voyagé de Darjeeling au Japon en passant par le Népal, la Corée du Sud, le Viêt Nam et même l’Afrique, au rythme des dégustations. Nous avons échangé sur les usages du thé en cuisine, évoqué de possibles accords thés et mets. Quel bonheur que de participer, aussi modestement soit-il, à son inspiration ! Et quel luxe que de partager sa table ensuite, le temps d’un repas inoubliable, comme un feu d’artifice de textures, de saveurs et de parfums. Merci Anne-Sophie.

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Une tasse pour sentir, une autre pour déguster

21 septembre 2018
Une tasse pour sentir, une autre pour déguster

L’usage de la tasse à sentir offre une expérience de dégustation unique. Elle permet de se concentrer sur l’olfaction. Aussitôt remplie, la tasse à sentir est vidée dans la tasse à déguster et cette même tasse à sentir, haute et étroite, va conserver les arômes du thé. On la porte à ses narines pour tenter de distinguer chaque parfum laissé par la liqueur. Quelques minutes plus tard on dégustera le thé lui-même, il sera alors à parfaite température.

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Fiers experts !

1 juin 2018
Fiers experts !

Obtenir le diplôme de Tea Sommelier ne constitue pas une mince affaire. Il faut d’abord répondre, en une heure seulement, à près de quatre-vingts questions ouvertes. Puis, cette épreuve réussie, le candidat doit préparer devant trois examinateurs une dégustation de six thés parmi vingt-deux thés différents, sans que pour aucune des feuilles déposées devant le candidat figure la moindre indication, de couleur ou d’origine. Enfin, après tirage au sort, il convient encore de préparer un matcha dans les règles, offrir un thé au kyusu, ou bien servir un pu erh selon la méthode du gong fu. Voilà en quoi consiste ce fameux examen.
Autant vous dire que celles et ceux qui ont obtenu le diplôme sont de formidables experts ! Je rencontre ici certains d’entre eux, sous l’œil de mon assistante. Bénédicte a fait infuser quelques Grands Crus qui nourrissent la conversation.

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Du thé que l’on saupoudre

18 mai 2018
Du thé que l’on saupoudre

Il existe mille manières d’utiliser le thé en cuisine. Par exemple, pourquoi ne pas le saupoudrer à la manière d’une épice ? Les notes aromatiques du Jejudo Grand Oolong Impérial, à la fois torréfiées et délicatement boisées et fruitées, viennent ici donner de la fantaisie et une once de croquant à cette savoureuse burrata. On laissera celle-ci reposer, agrémentée de son thé et dans une huile d’olive verte, durant deux jours, au réfrigérateur. Avant de la déguster, à l’instar des Italiens, non pas trop froide comme on le voit parfois, mais à une température de 20 à 22 degrés. Pour accompagner votre dégustation, faites infuser le même thé coréen dans une eau à température ambiante durant 30 minutes, et servez-le dans de petits verres – verres à vodka, par exemple.

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