Je vous ai déjà parlé de fromage, notamment pour vous vanter l’association d’un chèvre frais et d’un Bao Zhong Premium. Aujourd’hui, je vous recommande une nouvelle association : celle d’un Cantal vieux et d’un Bourgeon de Pu Erh. Le thé est ici infusé normalement, à chaud, mais il est préférable de le laisser refroidir pour une dégustation à température. Cela vous permet de préparer tranquillement votre thé dans les heures qui précèdent le repas, et de le réserver dans votre théière. Pour le service, je vous conseille un carafon transparent ainsi que des verres à liqueur. La surprise, pour vos amis n’en sera que plus totale. Ils seront séduits, j’en suis sûr, par la richesse de cet accord, par cet équilibre et cette harmonie entre les notes de bois, de sous-bois et animales du Pu Erh, et celles du Cantal Vieux.
Thé et gastronomie
Accord thé et fromage : l’exemple du chèvre
Les petits chèvres frais font partie de mes fromages favoris et j’aime aller à la chèvrerie les choisir. Pour accompagner leur dégustation et plutôt qu’un vin, je préfère le thé. Ou, plus exactement, un Bao Zhong Premium servi à température ambiante. Pour cela, faire infuser le thé durant 6 minutes puis, après avoir ôté les feuilles de la théière, laisser refroidir durant 30 minutes. Servir dans de petits verres à liqueur transparents. Vous surprendrez vos convives et cette association vous séduira : le thé n’écrase pas la subtilité du fromage, au contraire, elle l’accompagne, on passe des notes végétales et florales du thé à celles lactées et délicatement animales du fromage. Un bel accord.
Savoir apprécier l’amertume
L’amertume est la seule saveur intelligente, me dit Olivier Roellinger, alors que nous dégustons ensemble différents thés et que je le préviens que certains darjeelings possèdent une pointe d’amertume.
Cette saveur là, au contraire du sucré, nécessite qu’on se l’approprie, qu’on l’apprivoise. Elle peut rebuter, mais quand on sait l’apprécier, quelle richesse, quel bonheur !
Et Olivier Roellinger de me parler de la fameuse gastronomie italienne, cuisine amère par excellence.
Deux grands crus Népalais à découvrir bientôt : Mist Valley et Sandakphu
Trois plantations de thé produisaient à ce jour les thés du Népal qui méritaient à mon sens l’appellation de “Grand Cru”. Mais, depuis un an, il faut bien reconnaître que Guranse, Kuwapani et Jun Chiyabari ne sont plus seules à proposer des thés exceptionnels. Mist Valley et Sandakphu, toutes les deux situées dans la Vallée d’Ilam, arrivent à produire des lots d’une qualité gastronomique remarquable. Ce sont des thés à découvrir dans quelques jours et qui jouissent d’un excellent rapport qualité-prix.
La préparation du thé : une affaire de précision
La préparation du thé est une affaire de précision. On utilise une balance pour s’assurer du bon poids des feuilles de thé, d’une bouilloire graduée et parfois d’un thermomètre, d’un minuteur, enfin. Lorsque je suis dans une plantation de thé, j’aime prendre en photo les différents instruments de mesure que je rencontre, comme ici, au Népal.
Voyage olfactif à l’occasion des Césars
J’ai été invité fin février à faire déguster du thé à quelques comédiens, la plupart nominés pour les Césars. Ils ont défilé toute la journée dans la suite d’un hôtel parisien. Parmi eux, également, Kevin Rolland, médaillé de bronze à Sotchi (photo), des présentateurs de télé, des journalistes. Je me suis amusé à les initier à quelques Grands Crus, du Dong Ding au Tawaramine, du Dan Cong au Jukro. Et à les surprendre en leur faisant découvrir le Pu Erh. Ce thé si étonnant a séduit nombre d’entre eux. Ils ont plongé le nez dans les feuilles infusées à la recherche de souvenirs de promenade en forêt pour les uns, de séjours à la ferme, pour d’autres. Un voyage olfactif.
Dégustation de Darjeeling d’automne
Une balance, un minuteur, un crachoir, une tasse pour se rincer éventuellement la bouche entre deux liqueurs, un rai de lumière, tout y est. Certes, le bâtiment ne garde aucun souvenir de son dernier rafraîchissement mais peu importe ; les thés de Namring conservent toute leur aura et je suis attendu pour une dégustation de leurs meilleurs crus d’automne.
A chacun son thé
A chacun son thé. Pour nos amis Turcs, il se déguste brûlant, à toute heure du jour où de la nuit, dehors plutôt que chez soi, dans de petits verres en forme de tulipe. On commence par verser un extrait de thé, d’une force peu commune, au fond du verre. Puis on rallonge cet extrait avec l’eau chaude du samovar. On se raconte alors les petites choses de la vie, le verre de thé à la main. Ou bien l’on regarde un match de foot au café du quartier, le verre de thé toujours à la main ou bien posé devant soi.
Déguster un Grand Cru selon la méthode du Gong Fu Cha
Pour déguster un aussi beau thé que le « Perle Noire » de Taiwan que j’ai sélectionné récemment, deux possibilités : soit utiliser votre théière habituelle, soit le préparer en suivant les règles du « Gong Fu Cha ». Selon cette méthode, vous disposerez le thé dans une théière de très faible contenance et obtiendrez plusieurs infusions successives à partir des mêmes feuilles : une autre manière de partir à la découverte de la richesse aromatique de ce Grand Cru dont les notes assez gourmandes sont de saison.
Le thé : une boisson simple, savoureuse et réconfortante
Il y a beaucoup de façon de préparer le thé, de le déguster. Certaines cérémonies nécessitent un apprentissage, comme le Cha No Yu japonais. D’autres rituels obéissent à des règles non moins précises, tels le cérémonial anglais, chinois, marocain, tibétain, russe, et j’en passe. Mais il ne faut jamais oublier ceci : pour un quart des habitants de notre planète, le thé est la boisson la plus simple qui soit. Elle se déguste sans chichis, n’importe où, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, elle est la chose la plus évidente du monde, à la fois savoureuse et réconfortante, elle est servie dans la rue, elle est le thé, tout simplement.