Chine

Les Lisus grimpent dans les théiers géants

23 novembre 2010
Les Lisus grimpent dans les théiers géants

De nombreux groupes ethniques se côtoient dans la province du Yunnan (Chine). Les Hans sont certes présents comme partout en Chine, mais ici vivent également une bonne vingtaine de minorités qui vont des Dais aux Miaos en passant par les Nus, les Huis, les Was et les Yis.

Ici, à la frontière de la Chine et du Myanmar, nous sommes chez les Lisus. Ce peuple habite les régions montagneuses et reculées et vit de l’agriculture. A ce titre ils cultivent également le thé, ou plutôt récoltent-ils les feuilles qui poussent sur des théiers géants. Il faut les voir dans leur tenue traditionnelle grimper au sommet d’arbres de dix ou vingt mètres de haut, leur hotte en osier dans le dos, et se mettre au travail. On retient alors son souffle.

Ici, je surprends deux femmes Lisus en train de regarder avec beaucoup d’attention le Guide Théophile. Arrivée à la quatrième de couverture elles observent la liste des boutiques avec un certain sérieux qui contraste avec ces chapelets de boules en peluches aux couleurs acidulées qui se balancent mollement de chaque côté de leur visage.

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La route est longue jusqu’aux plantations de Pu Erh

19 novembre 2010
La route est longue jusqu’aux plantations de Pu Erh

Les plantations de Pu Erh ne se laissent pas admirer facilement. Elles se méritent. Les feuilles de thé qui servent à manufacturer le Pu Erh poussent en effet dans des régions reculées du Yunnan, essentiellement à Simao, à Lincang, dans le Xishuangbanna et près de Da Hong. Je me suis justement rendu à Da Hong ce mois-ci et je ne suis pas près de l’oublier. Da Hong se situe à une heure d’avion de Kunming ce qui n’est rien, mais il faut ensuite au bas mot huit heures de voiture pour voir les fameux théiers. Au départ on roule sur une autoroute en construction avec pour tout horizon la poussière dorée que vous envoie le véhicule qui vous précède. On ne voit pas à dix mètres et il faut de surcroit zigzaguer entre les nombreux nids de poule. Ce régime éprouvant dure une bonne centaine de kilomètres et il faut encore se dépêcher car la route ferme à heure fixe pour laisser le champ libre aux bulldozers. Si vous arrivez trop tard à un certain barrage vous êtes bon pour faire demi-tour et tenter votre chance le lendemain. Mais si vous traversez indemne toutes ces embûches un paysage féerique vous attend. Avec l’altitude la chaleur diminue, une charmante route de montagne fait oublier la précédente, la végétation se transforme, des conifères apparaissent, et puis vous arrivez sur de magnifiques hauts plateaux.

Des buffles en liberté, des chevaux, des ânes traversent la jolie piste pavée quand bon leur semble. Un sentiment de liberté vous envahit. Il n’est que temps de faire halte. La route qui mène au Pu Erh est longue. La journée a été épuisante, alors marchons un peu, emplissons nos poumons de cet air pur qui a tant manqué toute la journée, laissons notre regard se porter au loin. Demain nous reprendrons la route et atteindrons Su Dian, quelques replis de montagnes plus loin, à quelques dizaines de kilomètres du Myanmar. Là-bas, un peuple peu connu nous attend.

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Dans le Yunnan, des théiers semi-sauvages

16 novembre 2010
Dans le Yunnan, des théiers semi-sauvages

La récolte des feuilles qui vont servir à fabriquer le Pu Er constitue une curiosité. Ici, dans l’Ouest du Yunnan, tout près de la frontière avec le Myanmar, on laisse les théiers dans un état semi-sauvage et la récolte consiste en une ballade en forêt. En effet au lieu de maintenir les théiers à hauteur de la taille, comme dans la plupart des lieux de récolte, on les laisse devenir arbres, ou bien le sont-ils depuis toujours, et on se contente de tourner autour afin de cueillir comme partout ailleurs le bourgeon et les deux feuilles suivantes.

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Déboisement : dans le Yunnan on a compris le danger

21 septembre 2010
Déboisement : dans le Yunnan on a compris le danger

La culture du thé dans le Yunnan a connu un fort développement il y a une quarantaine d’années. On s’est alors décidé à intensifier la production et à augmenter la surface cultivée. Et les choses n’ont pas traîné, comme souvent en Chine. En un temps record on s’est mis à couper absolument tous les arbres jusqu’à ce qu’il n’en reste plus un seul. Et si on a laissé les montagnes à leur place c’est qu’elles ne gênaient pas. Comme vous pouvez l’imaginez, le paysage s’en est trouvé singulièrement modifié : à perte de vue, pas le moindre bosquet, pas la moindre cime, pas la moindre touffe d’arbre. Des théiers et rien que des théiers.

Seulement voilà, si le résultat a été époustouflant pour l’œil il l’a été également pour les sols. Les pluies se sont faites plus rares, l’érosion s’est accélérée. Et la conséquence du grand déboisage et des années de sécheresse qui ont suivi a été celle-ci : les rendements ont chuté.

Comme les Chinois ont un sens de l’adaptation élevé, dès qu’ils ont pris conscience de la gravité de leur acte, ils se sont mis à reboiser. Cela nous donne ce joli paysage, quelque part entre Jinghong et Menghai. Remarquez ces jeunes arbres, de-ci, de-là, qui apportent ombrage et humidité aux théiers, et douceur à l’œil.

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Le Xishuangbanna : jardin céleste du Pu Erh

20 août 2010
Le Xishuangbanna : jardin céleste du Pu Erh

S’il vous arrive un jour de vous promener dans le Xishuangbanna – ce que je vous souhaite car cette région au sud du Yunnan (Chine), arrosée par le Mékong, offre des paysages d’une grande beauté – vous apercevrez peut-être ces nattes posées à terre sur lesquelles on fait sécher du thé.

Il s’agit de la première étape de la fabrication du fameux Pu Erh, ce thé sublime pour certains, terrifiant pour d’autres, en raison de sa forte odeur. Mais ici nous n’en sommes qu’au tout premier stade de sa manufacture : les feuilles flétrissent au soleil pendant 24 heures, laissant échapper un délicieux parfum. Ce n’est que plus tard, lorsque l’on aura fait fermenter ces mêmes feuilles durant 45 jours, que leur odeur évoluera sensiblement. Je vous en reparlerai bientôt, d’ici là profitez-en pour découvrir ce Xishuangbanna que j’aime, ce Jardin Céleste, comme on le nomme parfois, avec ses montagnes recouvertes par la  jungle, ses gorges vertigineuses. C’est sauvage et serein à la fois, on y respire dans cette Chine-là.

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Ye Yingkai, producteur de thés du Fujian

9 juillet 2010
Ye Yingkai, producteur de thés du Fujian

Ye Yingkai, ici à mes côtés, est très bon connaisseur des thés du Fujian. Son histoire est singulière, puisqu’il a commencé par travailler pour la Corporation d’Etat en charge de l’export des thés de sa province, puis il s’est mis à son compte en créant sa propre société. Il a ensuite acquit une ferme, des champs, afin de produire lui-même son thé. Parallèlement à cela, il sait nous dénicher de beaux Tie Guan Yin, de rares Da Hong Pao, ainsi que des thés au jasmin d’une extrême finesse.

Il est partenaire du Palais des Thés depuis près de vingt ans et, bien sûr, c’est mon ami.

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Du thé vert sous un grand angle

6 juillet 2010
Du thé vert sous un grand angle

Bien sûr, avec un grand angle, on tombe un peu dans la facilité et dans le spectaculaire. Ici, il allonge la bâtisse, raccourcit un peu les personnages et étale le thé bien comme il faut. Étaler les feuilles, c’est justement ce qu’il convient de faire, aussitôt après la cueillette, afin d’éviter à tout prix qu’elles ne fermentent. On met en commun le contenu de chaque panier, on l’étale en fine couche comme vient de le faire cette femme à la coiffe blanche. Et, comme ici l’on veut fabriquer un thé vert (un Bai Mao Hou, « Singe Blanc Poilu », pour être précis), dans quelques minutes on va torréfier les feuilles, par brassées, dans un grand wok.

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Le flétrissage du thé blanc

2 juillet 2010
Le flétrissage du thé blanc

Les thés blancs constituent l’une des grandes spécialités de la province du Fujian (Chine). Les plus connus d’entre eux s’appellent Bai Mu Dan (Pivoine Blanche) et Yin Zhen (Aiguilles d’Argent).
Le procédé de fabrication d’un thé blanc est assez simple puisqu’il peut se résumer en deux mots : flétrissage, séchage.
Traditionnellement, le flétrissage du thé blanc a lieu en plein air, comme ici sur des panneaux en bambou que l’on a orientés en fonction de la course du soleil. Il va durer de 48 à 60 heures. Mieux vaut donc se soucier de la couleur du ciel avant de procéder à la cueillette afin que la pluie ne gâte pas la récolte !

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Le manchon a la cote auprès des cueilleurs de thé

25 juin 2010
Le manchon a la cote auprès des cueilleurs de thé

 

Dans différentes régions du globe, les cueilleurs de thé enfilent un manchon pour protéger leur vêtement. Le Camellia se révèle un arbuste assez coriace et il aurait tôt fait d’élargir la maille d’un tissu, voire de le trouer tout simplement. Ce n’est pas ce paysan chinois que je surprends dans sa tâche qui me contredira.

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La Chine, berceau du thé

1 juin 2010
La Chine, berceau du thé

 

Je viens de sélectionner pour le Palais des Thés, les premiers thés verts primeurs de Chine.
La Chine est le plus vieux pays de thé au monde. On y cultive le thé depuis plusieurs millénaires. En comparaison, l’Inde ou le Sri Lanka ne se sont mis à en produire que, respectivement, depuis 170 et 140 ans.

La légende fait remonter l’origine de la consommation du thé à l’Empereur Chen Nung, plus de deux mille ans avant notre ère. Celui-ci se serait assoupi sous un arbrisseau le temps d’une sieste, un bol d’eau chaude à ses côtés, comme à l’accoutumée. Mais voici qu’une légère brise se leva, détachant de l’arbrisseau une feuille qui se posa avec une belle audace dans le bol impérial. On imagine qu’une nuée de serviteurs zélés accoururent alors pour s’empresser de changer le bol souillé, le rincer, le sécher et le remplir à nouveau d’une joyeuse eau claire et frémissante. Mais l’Empereur, d’un seul geste de la main, tint ses serviteurs à distance et d’un simple index levé vers le ciel leur dit ces quelques mots :

« De ce que le Ciel Nous envoie,
Nait l’harmonie en Nous. »

L’Empereur porta alors le bol à ses lèvres, Il goûta, Il but. Il apprécia. Puis Il demanda le nom de cet arbrisseau.

Ainsi naquit le thé.

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