Le Yunnan est connu pour ses terres rouges qui ont la propriété d’être très fertiles. L’agriculture, comme ici, le thé, est l’une des ressources principales de cette région qui borde le Mekong. Grâce à des températures clémentes et qui varient peu, des thés comme le Grand Yunnan Impérial se récoltent tout au long de l’année sans différence notable de qualité.
Chine
Cueillir le pu erh, un exercice bien périlleux !
Près de Lincang, dans la province chinoise du Yunnan où l’on produit le pu erh, on laisse parfois grandir les théiers jusqu’à devenir de vrais arbres. On pense en effet que les feuilles de thé qui poussent sur ces théiers « sauvages » sont meilleures. La cueillette s’annonce alors périlleuse : il faut prendre une échelle, grimper dans ces arbres et récolter bourgeons et feuilles de thé tout en se maintenant en équilibre sur la cime. Impressionnant.
Les théiers sont maintenus à une hauteur convenable
A force de récolter constamment ses feuilles, comme ici dans la région des Gao Shan (Chine) qui signifie littéralement « Haute Montagne », le théier ne peut pas grandir. On le maintient, cueillette après cueillette, à la hauteur qui nous arrange : pas trop bas, pour ne pas compliquer la tâche des cueilleurs de thé, pas trop haut, pour éviter que des parasites se développent au pied du théier. Selon les régions, selon les climats, la hauteur des théiers évolue entre le genou et la taille.
Quel accueil dans la plantation de thé de Fuding !
Voyager c’est aller à la rencontre des autres. Beaucoup de régions que je parcours ne sont pas du tout touristiques. La venue d’un étranger constitue alors pour les gamins une attraction évidente. Leur réaction va de la surprise à l’hilarité. Ici, à Fuding (Chine), j’ai droit à un accueil à la trompe, sonore et joyeux ! Pour cette curieuse bande, je suis un « Grand Nez » puisque c’est ainsi que les Chinois surnomment les Blancs.
Le cultivar est au thé ce que le cépage est à la vigne
Si tous les théiers font partie de la famille du Camellia Sinensis, il existe en revanche un grand nombre de cultivars qui ont chacun leurs caractéristiques et leurs qualités propres. Par exemple, certains sont plus résistants au froid, alors que d’autres le sont à certains parasites. D’autres permettent une récolte de thé plus abondante.
Ici, à Feng Qing, près de Lincang (Chine), les planteurs de thé conservent avec soin un grand nombre de cultivars afin de pouvoir tenter de nouvelles expériences, les greffer, par exemple, en vue de donner naissance à de nouveaux théiers hybrides.
J’ai visité ce jardin de thé l’an dernier entre deux dégustations de Pu Er, principal thé de cette région et manufacturé à partir du cultivar nommé « Da Ye » (grande feuille).
Par ailleurs, c’est ici, près de Lincang, que passe la fameuse route du thé et des chevaux (en savoir plus sur la route du thé et des chevaux).
Bourgeon de thé et cueillette fine
Revenons-en à la cueillette et au bourgeon du thé. Lorsque le caméllia atteint sa taille adulte, on va récolter ses feuilles les plus tendres. Sur cette photo vous pouvez observer ce que l’on entend par « cueillette fine » : la cueillette du bourgeon et des deux feuilles de thé suivantes. C’est ce qui se fait à peu près de mieux en matière de thé, c’est le symbole de la perfection.
La « cueillette impériale », c’est à dire le bourgeon et la première feuille de thé suivante, se pratique en Chine au mois de mai, de façon tout à fait exceptionnelle et seulement dans les rares villages réputés pour produire les thés les plus fameux. Quant aux bourgeons de thé récoltés seuls, ils sont commercialisés sous le nom d’Aiguilles d’Argent ou Yin Zhen, lesquelles sont réservées aux initiés du fait de leur extrême finesse.
Les rangées de théiers à Fuding
L’objectif de mon blog est de vous faire participer à mes voyages. Je passe une grande partie de l’année à visiter des plantations de thé. Les paysages sont souvent magnifiques et les gens que je rencontre très hospitaliers. J’en apprends sans cesse davantage sur le thé.
Ce sont ces paysages, ces gens, ces savoirs que je me propose de partager avec vous, si vous le souhaitez. Ce blog a beaucoup de sens pour moi ; à quoi bon faire un métier de rêve si on ne le partage pas ?
J’aime beaucoup cette photo prise près de Fuding, dans la province du Fujian, en Chine. J’aime le mouvement tranquille des rangées de théiers. Et puis cette belle maison enfouie dans la verdure, sereine. Je n’avais plus envie de partir.