Le thé a de nombreux ennemis et parmi ceux-ci la chenille poilue – Hairy caterpillar, pour les Anglais. Elle pose ici avec une certaine timidité mais ne vous y fiez pas. En effet, cette délicate personne fait moins sa timide lorsqu’il s’agit de ronger à sa base un jeune plant de thé, le ronger tant et si bien et sans relâche qu’elle finit par le couper net au niveau de la base de son tronc. Et voici notre jeune théier à terre, mort.
Inde
Le premier voyage de l’Ecole du Thé a eu lieu !
Carine Baudry, responsable de l’Ecole du Thé, rentre tout juste de Darjeeling. Un voyage organisé par l’Ecole, justement, afin de permettre à certains élèves de se rendre dans les plantations et avoir la chance de comprendre sur place comment on fabrique du thé. Carine et ses huit élèves ont pu loger au beau milieu d’un jardin de thé et assister à toutes les étapes de sa manufacture. Ils ont rencontré plusieurs planteurs et leur ont posés toutes les questions qu’ils voulaient. Ils ont aussi visité Delmas Bari et admiré les paysages à couper le souffle de cette région himalayenne. Sans oublier les multiples occasions de rencontrer des cueilleuses aussi souriantes que celles-ci.
Un orage de grêle s’est abattu sur Darjeeling
Un orage de grêle s’est abattu avant-hier sur Darjeeling ce qui n’est pas du goût des théiers. Entre une saison qui démarre tard du fait de l’absence de précipitations, et des phénomènes météorologiques violents qui brutalisent les feuilles de thé, les planteurs ne savent plus à quel saint se vouer.
Ils aimeraient, du ciel, ne plus subir d’outrages. Et ne plus voir, en un jour, flétrir tant de théiers.
Mon théier préféré : le « Ambari Vegetative 2 »
Tandis que la saison des Darjeeling de Printemps bat son plein je tiens à vous présenter aujourd’hui mon théier préféré parmi ceux que l’on trouve dans cette région. Il a pour nom AV2 (prononcez : é-vi-tou), diminutif de
« Ambari Vegetative 2 ». Malgré une apparence un peu fluette ce cultivar donne les meilleurs thés.
Je viens justement d’acheter un lot unique. Le Puttabong DJ 7 « Clonal Queen ». Son producteur réserve cette appellation prestigieuse aux lots récoltés à partir de théiers AV2 exclusivement. Ici, pas d’assemblage, donc, mais des notes aromatiques d’une finesse tout à fait remarquable, à la fois végétales et florales.
Je déguste une cinquantaine de thés par jour
En ce mois de mars je déguste une cinquantaine d’échantillons de thé par jour. Ce sont les Darjeeling de printemps qui inaugurent la saison suivis de peu par les thés du Népal. Un peu plus tard viendra le tour des thés verts primeurs de Chine. Puis des Ichibancha japonais.
Les dégustations se font à l’aveugle, bien sûr. Quant aux gestes ils sont toujours les mêmes : après avoir senti l’infusion on aspire la liqueur avant de la faire tourner en bouche. On analyse ainsi la texture, les saveurs, les familles olfactives. On prend son temps. On goûte et on regoûte. On reste bien concentré…. à l’exception de cet instant où un photographe fait irruption dans la salle de dégustation et saisit le mouvement.
Ce que signifie « clonal » sur l’étiquette d’un thé
De même que le vin peut être produit à partir de différents cépages, le thé provient d’arbustes qui possèdent des caractéristiques qui leur sont propres. Sur cette photo vous retrouvez les principaux cultivars utilisés dans la région de Darjeeling (Inde). Lorsqu’un lot de thé a été intégralement manufacturé à partir de ces théiers les Indiens lui donnent le qualificatif de clonal. Le mot « clonal » sur l‘étiquette d’un thé ne signifie donc pas que le théier est issu d’un clonage mais tout simplement que la récolte a été réalisée sur des cultivars bien précis. Certains de ces cultivars, mis au point par un institut de recherche agronomique, sont réputés pour leurs qualités gastronomiques.
Les jardins de basse altitude récoltent les premiers
A Darjeeling, à chaque début de printemps, les jardins qui récoltent les premiers sont ceux qui se situent les plus bas. Ils jouissent d’une température plus clémente. Voici à quoi ressemble cette région à l’endroit précis où à l’immense plaine de l’Inde succèdent les premiers plis des contreforts himalayens. On se trouve ici du côté de Longview Tea Estate et l’on distingue, à sa teinte ocre, le lit de pierre de la rivière Balasun.
De nouveaux échantillons de thé viennent d’arriver
Depuis deux jours les échantillons de thé arrivent en grand nombre dans ma salle de dégustation et je goûte aussitôt les petites pochettes sur lesquelles figurent le nom du jardin, le numéro du lot, le grade ainsi que la quantité de thé manufacturée.
Ça y est ! A Darjeeling, la saison a bel et bien commencé.
La météo retarde les récoltes en cette fin d’hiver
En raison du froid puis d’un manque de pluie les théiers poussent avec une grande lenteur à Darjeeling. Très peu de lots étaient manufacturés à la mi-mars et il faut encore attendre un peu pour disposer d’un grand choix.
J’ai acheté néanmoins trois lots à ce jour : une très petite production de Teesta Valley dont je vous ai déjà parlé, la première récolte de Mission Hill qui développe une belle longueur en bouche ; et enfin le Hillton DJ1 aux arômes d’herbes coupées et de légumes crus, très étonnants par leur intensité.
Darjeeling de printemps : voici comment les infuser
S’il est une famille de thé sensible à la durée de l’infusion ce sont bien les Darjeeling. Trente secondes de trop et votre thé devient amer, l’astringence excessive. Les Darjeeling de printemps doivent infuser dans les règles de l’art : une eau autour autour de 85 degrés et une durée d’infusion comprise entre 3’30 et 3’45 minutes maximum. L’équilibre gustatif et aromatique de cette famille de thé est très fragile et pour en jouir pleinement mieux vaut suivre ces conseils d’ami.
Et pendant les quelques minutes durant lesquelles votre thé infuse vous pouvez faire comme moi et prendre plaisir à tirer le portrait du minuteur. Cet exemplaire assez rustique sévit dans la salle de dégustation de Barnesbeg Tea Estate (Inde).