Beaucoup de monde se rassemble le dimanche sur la place principale de Darjeeling. Parfois des meetings politiques ont lieu. D’autres fois ce sont des spectacles qui attirent les foules. Un peu en retrait de cette fameuse place qui se nomme Chowrasta j’ai rencontré aujourd’hui cette danseuse qui finissait de se préparer avant de monter sur scène en compagnie d’autres danseuses parées des mêmes bijoux.
Inde
Sur la route de Darjeeling, je m’arrête à Longview
Je suis en route pour Darjeeling. En chemin je m’arrête parfois à Longview Tea Estate, la première plantation de thé qui appartient à l’appellation. Elle ne donne pas toujours de grands thés car ses différentes parcelles ne sont pas toutes bien exposées, mais à certains moments de l’année et sur la partie la plus élevée de la plantation, Longview produit de très bons thés, en avance sur les autres jardins. Ici, sous l’œil attentif du planteur, je procède à l’examen olfactif des différents lots que je vais déguster.
Théier arraché sous une chaleur de plomb
Arracher un théier nécessite une force remarquable car ses racines plongent profondément en terre. Mais si l’homme que vous voyez ici transpire autant ce n’est pas du fait d’avoir réalisé cet exploit. Le théier vient en effet d’être déraciné par une pelleteuse et cet homme se contente de débiter la souche de l’arbuste à l’aide d’une machette. Il transpire de façon intense car la chaleur en Assam et le très fort taux d’humidité que l’on rencontre ici atteignent des sommets.
Ce qui me surprend le plus ici, du côté de Jorhat, c’est l’absence totale de vent. Durant des mois vous ne voyez pas une feuille d’arbre remuer dans cette région de l’Inde enclavée entre les hauts plateaux tibétains, au nord, et les montagnes birmanes à l’est.
Les cueilleurs se donnent rendez-vous pour la pesée
A la mi-journée et aussitôt la cueillette terminée les cueilleurs se donnent rendez-vous pour la pesée.
Ici, à Dufflating (Assam), chacun attend son tour et va l’un après l’autre suspendre au crochet d’une balance mobile le sac contenant les feuilles qu’il a récoltées. Le superviseur note le nom de l’ouvrier et le poids du sac qui déterminera le montant de sa paye du jour. Vous pouvez remarquer que les sacs sont ajourés ce qui permet d’éviter que les feuilles commencent à s’oxyder. Elles doivent être intactes lorsqu’elles atteignent la factory, faute de quoi le thé serait gâté.
Darjeeling est sur une zone à forte activité sismique
Un séisme s’est produit ce dimanche dans le Sikkim et a fait de nombreuses victimes y compris dans la ville de Darjeeling située à moins de 100 km de l’épicentre. Bien sûr je pense d’abord aux victimes de cette catastrophe et je suis bien triste pour ceux qui ont de la peine. J’ai pris des nouvelles de nos différents producteurs de thé de la région et heureusement, de ce côté-là, tout le monde est sain et sauf.
Si les tremblements de terre sont assez rares à Darjeeling il n’en reste pas moins que cette région se situe sur une zone particulièrement active sur un plan sismique : elle se situe là où la plaque indienne se heurte à la plaque asiatique. En réalité, les habitants de Darjeeling souffrent plus fréquemment des glissements de terrain que des séismes. Ils se produisent tous les ans et font de nombreuses victimes.
Cette photo que j’ai prise à Darjeeling vous donne une idée de la façon dont on construit ici, sur des terrains en pente, et aide un peu à comprendre la forte vulnérabilité de la population en cas de catastrophe naturelle.
Des cueilleuses aux allures de reines
En Assam, à peine la récolte terminée, cueilleurs d’un côté, cueilleuses de l’autre, se rassemblent et partent avec leur précieux panier vers le lieu où l’on va procéder au pesage. Certaines cueilleuses tiennent leur récipient sous le bras mais la plupart vont le poser sur la tête. Un tissu roulé sur lui-même et placé précisément au sommet de leur tête sert de support au panier. Ces étoffes aux couleurs splendides leur font comme une couronne et leur donnent, je trouve, des allures de reines.
Une salle de dégustation comporte une face vitrée
Lorsque l’on goûte du thé on apprécie de jouir d’une lumière naturelle qui vient éclairer aussi bien les feuilles que l’infusion et même la liqueur. Ainsi on peut analyser le thé non seulement grâce à son palais, à son odorat, mais également grâce à la vue.
Voici donc pourquoi, dans la plupart des plantations, la salle de dégustation comporte une face vitrée qui laisse pénétrer largement les rayons du soleil. Les tasses de thé sont disposées le long de ces vitres et le temps que le thé infuse je peux répandre les feuilles sèches sur un carton afin de les observer et porter un jugement sur la qualité de la cueillette. Ou bien, toujours en attendant que le minuteur annonce que le temps de l’infusion est terminé, je peux saisir mon appareil photo, comme ici à Darjeeling, et chercher le meilleur angle pour immortaliser cette belle lumière matinale.
En Assam, la récolte du thé est hiérarchisée
Le groupe de personnes en charge de la récolte du thé est assez hiérarchisée en Assam. Cela est vrai au sein des grandes plantations, en tout cas, puisqu’il existe par ailleurs des parcelles indépendantes qui appartiennent à de petits producteurs.
Dans les grandes plantations, le manager supervise des assistant-managers qui eux-mêmes organisent le travail des babus dont le rôle consiste à contrôler le travail des sardars qui ont à charge de superviser le boulot d’une brigade de workers.
Sur ma photo prise dans la plantation de Dufflating vous pouvez admirer deux sardars qui n’ont pas l’air particulièrement commodes de prime abord. Mais peut-être expriment-elles tout simplement, par cet air sérieux qui est le leur, l’autorité qu’elles incarnent.
Des feuilles de thé disposées à perte de vue
En Assam, dès que l’on parle de manufacture de thé tout devient gigantesque et ce, en raison de l’incroyable rendement qui se rencontre ici, quatre fois supérieur à ce qu’il est à Darjeeling. Les plantations elles-mêmes recouvrent des surfaces nettement plus importantes qu’ailleurs dans le pays.
Voyez le flétrissage, par exemple. Au lieu du bac de dix ou quinze mètres que j’ai l’habitude de voir dans d’autres régions de l’Inde ici les feuilles sont disposées à perte de vue. J’ai pris cette photo de nuit et cette pénombre ajoute au mystère de cette phase cruciale qu’est le flétrissage et au cours de laquelle la feuille de thé va perdre une grande partie de l’eau qu’elle contient (jusqu’à 40% en Assam ; jusqu’à 70% à Darjeeling).
Toy-Train à l’arrêt pour le plaisir des touristes
Le petit train de Darjeeling prend parfois la pose. Du côté de Ghoom, à la Boucle de Batasia, précisément, il s’aménage un arrêt pour le plaisir des touristes.
Il faut dire qu’à cet endroit l’ouvrage d’art est spectaculaire puisque la voie tourne tout en prenant de l’altitude et le train va passer sur un pont juste au-dessus des rails qu’il a empruntés quelques minutes auparavant.
Sur cette photo il vient d’effectuer sa boucle et passe devant de beaux petits arbustes bien taillés qui témoignent de la fierté des habitants pour leur Toy-Train.