Inde

Le penchant naturel du théier

22 juin 2010
Le penchant naturel du théier

Vendredi dernier, je vous parlais d’un judicieux système pour faciliter le travail des cueilleurs de thé sur un terrain en pente (voir l’article). Mais vous vous êtes peut-être demandé pourquoi le thé est cultivé sur des terres aussi abruptes. La raison la voici : contrairement au riz, les théiers ne supportent pas d’avoir les pieds dans l’eau et ne peuvent se développer que sur un terrain très bien drainé. Un sol en pente est idéal pour leur culture puisque l’eau de pluie ne fait que passer. Dans les plantations de plaine, il faut donc installer un système qui favorise l’écoulement d’eau pour que l’arbuste ne dépérisse pas. Autant alors profiter de l’environnement qu’offre la nature, beaucoup plus simple et moins coûteux !

Sur cette photo prise dans la plantation bien pentue de Namring Tea Estate au pied de l’Himalaya, notez la différence de couleur des théiers. Au premier plan, la récolte a déjà été faite, alors qu’au second plan, les jeunes pousses de couleur claire n’ont pas encore été cueillies.

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Un remonte-pente pour le thé

18 juin 2010
Un remonte-pente pour le thé

Le thé peut s’avérer fastidieux à transporter lorsque le terrain est en pente. Je vous en avais déjà parlé il y a quelques semaines, je vous expliquais que le cheval était une aide précieuse pour les vendeurs de thé au Népal (voir l’article). Pour les hommes et les femmes qui travaillent dans les plantations, il est également bien difficile parfois de remonter leur hotte remplie de feuilles de thé. Et cela d’autant plus que le jardin où sont récoltées ces feuilles et le bâtiment où elles sont ensuite travaillées ne se situent pas forcément à la même altitude. Vous imaginez alors l’effort physique à fournir.

Certaines plantations ont donc mis au point un remonte-pente mécanique pour transporter les sacs de thé. A Namring Tea Estate (Inde) par exemple, les cueilleurs accrochent deux ou trois sacs au bout d’une corde fixée à un câble, qui sont ensuite remontés mécaniquement. Une solution qui facilite nettement la tâche des hommes et permet par la même occasion un gain de temps considérable.

Sur cette photo, Monsieur Chaudhury et l’un de ses assistants semblent contempler ces sacs qui remontent tout seuls.

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Darjeeling, ses tensions, ses espoirs

4 juin 2010
Darjeeling, ses tensions, ses espoirs

Aujourd’hui, je suis triste. Un type, un leader politique pour être un peu plus précis, s’est fait assassiner à Darjeeling. En réalité, cela fait 30 ans que la violence sévit à Darjeeling. La tension y est souvent palpable. Et parfois le sang coule.

Pour vous expliquer le problème en deux mots et de façon évidemment bien trop succincte, Darjeeling, peuplé essentiellement d’Indiens d’origine népalaise, se situe à l’extrémité nord de l’état indien du Bengale-Occidental. Dans ce coin particulièrement reculé, les routes sont dans un état épouvantable, l’eau manque, les infrastructures en général sont dans un état calamiteux. Du coup, nombreux sont les habitants de ces montagnes qui souhaitent la création, au sein de l’Union Indienne, d’un nouvel état baptisé «  Gorkhaland » . Ceci afin de ne plus attendre de Kolkata de l’argent qui ne vient pas et afin de pouvoir jouir d’une vie plus facile, à l’image du Sikkim voisin qui dépend directement de l’Etat Central, c’est-à-dire de Delhi.

Plutôt que par la violence, j’espère que l’on pourra résoudre ces problèmes par la raison. Pourrait-on offrir aux habitants de Darjeeling des conditions de vie normales, des routes correctes, de l’eau courante, une certaine autonomie pour qu’ils décident eux-mêmes de ce qui est bon pour eux ?

Entre les responsables politiques qui ne font rien, ceux qui sont corrompus, ceux qui font des promesses la veille d’élections et les oublient le lendemain, ceux qui divisent au lieu de réunir et ceux qui excitent les foules, on serait bien en peine de savoir à qui confier son destin.

Je choisis cet adorable bambin, lové dans les bras de sa mère et qui a la vie devant lui, pour souhaiter un meilleur avenir à Darjeeling, à ces montagnes que j’aime tant, à ces Népalais qui me sont chers.

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Le petit train de Darjeeling arrive… et c’est la pagaille !

30 avril 2010
Le petit train de Darjeeling arrive… et c’est la pagaille !

Le petit train de Darjeeling à une particularité : il se permet de traverser la route à de multiples reprises. Comme il avance lentement il provoque d’inévitables bouchons, pour le plus grand bonheur des touristes qui peuvent alors le photographier à leur aise.
Cela me plait que ce petit train use de la même familiarité avec mon texte qu’il en use avec la route, et qu’il passe en travers de mon récit quand bon lui chante. Comme nous lui devons la priorité nous stopperons net pour lui laisser la politesse.

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Une ingénieuse astuce pour bien récolter le thé

23 avril 2010
Une ingénieuse astuce pour bien récolter le thé

Dans certaines plantations de thé on utilise une longue baguette en bambou pour s’assurer d’une récolte de qualité. Sur cette photo prise dans les Nilgiri (Inde) on comprend à quoi elle sert : la cueilleuse de thé l’a posée devant elle et ne va prélever que les pousses qui dépassent. Cela évite de toucher aux feuilles de thé de la saison précédente, plus rigides, qui ne donneraient rien de bon.

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Les cueilleurs de thé s’aident de tiges en bambou

20 avril 2010
Les cueilleurs de thé s’aident de tiges en bambou

Lorsque l’on récolte les feuilles de thé, il faut bien prendre soin de ce que l’on prélève. Seuls le bourgeon et les deux feuilles suivantes sont synonymes de qualité. Parfois, pour aider les cueilleurs et cueilleuses de thé à ne pas couper un rameau de théier trop long, on leur donne une petite tige en bambou de la longueur désirée. Cela facilite le travail et leur rappelle le critère de l’excellence (ici à Namring Tea Estate, Darjeeling,  Inde).

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Je me méfie des plantations qui interdisent les photos

16 avril 2010
Je me méfie des plantations qui interdisent les photos

Il arrive que dans certaines plantations de thé on n’apprécie pas que vous preniez des photos. Parfois, comme ici à Kora Kundah (Inde du Sud), il est même indiqué que cela est interdit. En ce cas je me demande toujours ce que cela signifie. Que craint-on que je photographie ? Que veut-on ne pas me montrer ? La plupart du temps il s’agit d’une simple affirmation de la propriété, comme pour signifier que l’accès est défendu. En réalité, à Kora Kundah, je sais que je suis libre de voir ce que je veux et de photographier ce que je veux. Il s’agit même d’une très belle plantation produisant un thé de qualité, certifiée de surcroît pour sa production organique et équitable.

Je me méfie des plantations de thé dont l’accès n’est pas libre, ou bien qui interdisent les photos. Au départ je demande à me faire expliquer les raisons. Si elles ne sont pas convaincantes je fais demi-tour poliment après avoir refusé de commercer. Il ne faut jamais généraliser, mais je constate qu’au Sri Lanka cela arrive plus souvent qu’ailleurs.

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Protéger les théiers de la chaleur

26 mars 2010
Protéger les théiers de la chaleur

Comme je l’évoquais dans un billet précédent, le thé a besoin de soins délicats. Le théier apprécie de pouvoir bénéficier d’un peu d’ombre, surtout si le soleil tape fort. Dans les régions les plus chaudes, pour lui être agréable, on va donc planter des arbres afin de lui assurer un léger couvert, comme ici dans les Nilgiri (Inde).
Dans le sud de la péninsule indienne, les Nilgiri sont la deuxième région de production de thé du pays.
Contrairement à Darjeeling et à l’Assam, les récoltes se font toute l’année et on y produit presque exclusivement du thé noir CTC, de l’anglais crushing-tearing-curling. Ce procédé sans équivoque est destiné à fabriquer, avec des feuilles de thé de basse qualité, des thés de moindre intérêt qui se retrouvent souvent en sachets…
Peu de très bons thés dans la région, donc, mais des paysages splendides, de petites bourgades (Coonoor, Munnar) charmantes, des jardins d’épices, des collines couvertes de plantations de cardamome, bref, une région attachante.

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Le thé, une boisson toute simple

19 mars 2010
Le thé, une boisson toute simple

Le thé, c’est très sérieux. C’est beaucoup de travail et de science pour le faire pousser, récolter ses feuilles, les flêtrir, les chauffer, les rouler, les oxyder, les sécher, les trier, entre autres. Mais le thé n’est pas que cela: c’est aussi une boisson toute simple, un geste de la vie quotidienne, un plaisir accessible. Ici, à Kolkata, ce vendeur ambulant savoure son thé chai juste en face de New Market. Il le boit dans une petite tasse en terre jetable.

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Une culture du thé sous influence anglaise

16 mars 2010
Une culture du thé sous influence anglaise

Ce sont les Anglais qui ont introduit et organisé la culture du thé en Inde. Ils ont constitué de grandes plantations de thé appelées Tea Estate. Soucieux de se sentir chez eux et de ne pas se départir de leurs habitudes de vie, ils ont construit de charmants cottages typiquement British.
Lorsque je me rends à Thiashola Tea Estate (Inde), j’ai la chance de pouvoir jouir de cette maison de planteur de thé mise à ma disposition. Elle date du XIXème siècle. Nichée en bordure de jungle, elle surplombe le thé, les nuages et la plaine du Deccan. Quel bonheur d’arriver là, au milieu des fleurs, de contempler ce paysage unique, de jouir d’un silence rare. Sensation de bout du monde. Isolement total. Le moment que je préfère : à l’aube, enfiler un pull, sortir et m’asseoir sur les marches de la maison, un bol de thé fumant entre les mains, admirer le rougeoiement du ciel et la naissance du soleil.

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