Une lumière rasante éclaire de façon assez contrastée ces sacs de thé remplis de feuilles fraîchement cueillies. Les hommes s’affairent de façon à ce que le contenu de ces sacs soit rapidement répandu sur les lits de flétrissage et que les feuilles ne risquent pas de fermenter.
Dans certaines régions du Sri Lanka on récolte le thé en cette période de l’année.
Sri Lanka
Palmiers servant d’ombrage aux théiers
Ici, dans le sud du Sri Lanka, dans la région des low growns, le soleil tape fort et mieux vaut que les théiers soient protégés de ses rayons au moins plusieurs heures par jour.
Curieusement ce sont là des palmiers qui leur servent d’ombrage ce qui se rencontre assez rarement. Les palmiers étant eux-mêmes cultivés cela permet au fermier qui possède ce joli terrain en bordure de lac de procéder à la récolte de deux produits distincts sur une même surface et pour le bénéfice de chacune des plantes.
Dégustation de thé avec Dilan et Vidusha
La semaine dernière en compagnie de Dilan Wijeyesekera et Vidusha Wakista j’ai dégusté côte à côte des thés des régions de Dimbula, d’Uva et également de Nuwara Eliya.
Dilan et Vidusha travaillent pour la société Mabroc et nous fournissent certains de nos thés du Sri Lanka qui peuvent provenir soit de leurs propres plantations, soit des enchères de Colombo.
Nous avons discuté aussi des low growns, ces thés du sud du pays qui poussent à basse altitude mais dont la qualité n’a fait que grimper depuis des années. En effet, la plupart des plantations des low growns n’utilisent pas une machine que l’on appelle rotorvane, très répandue dans les high growns et qui respecte moins la feuille de thé que le procédé dit orthodoxe.
A Colombo, le thé se vend aux enchères
Je vous écris de Colombo, plus précisément de la salle même où l’on procède chaque semaine aux ventes aux enchères de thé. En réalité il existe plusieurs salles des ventes comme celle-ci dans lesquelles sont vendus simultanément différents grades.
Les trois personnes que vous voyez sur l’estrade sont des brokers, ils ont reçu des centaines d’échantillons de la part des plantations dans les jours précédents, ils ont imprimé un catalogue avec tous les lots de thés disponibles qu’ils ont adressé aux exporters, et aujourd’hui ils procèdent à la vente elle-même.
Les hommes qui sont assis dans la salle – bizarrement il n’y a pas de femme– sont des exporters. Ils sont agréés comme tel et sont presque les seuls à avoir le droit d’exporter le thé du Sri Lanka.
Ce qui m’amuse sur cette photo c’est que tout le monde a l’air calme alors qu’en réalité ça bourdonne comme dans une ruche. L’homme au centre de la tribune annonce les lots à vendre en parlant à une vitesse inouïe. Quelques secondes plus tard il donne un coup de marteau et passe à la vente suivante car il a aperçu untel qui lève un sourcil ce qui veut dire qu’il renchérit, ou bien tel autre qui pointe un index et si personne ne se manifeste plus cela signifie que la vente est faite.
Dans une plantation de thé, on taille aussi les arbres
Dans une plantation de thé, les théiers ne sont pas les seuls à demander des soins, les arbres aussi requièrent que l’on s’occupe d’eux. En effet, si l’on tient à ce que leur feuillage serve à quelque chose, c’est-à-dire à dispenser une ombre légère sur la tête de nos chers camélias, encore faut-il ne pas les laisser pousser trop haut. On va donc, de temps à autre, les raccourcir sévèrement, comme ici près de Ivy Hills (Sri Lanka) afin qu’ils repartent de plus belle, et surtout de plus bas.
Pour sélectionner un thé, il faut en goûter des dizaines
Lors des dégustations professionnelles, on passe au crible un certain nombre de thés. Cela peut aller de trois ou quatre à plusieurs dizaines. Les thés que l’on goûte sont parfois assez semblables, comme ici à Colombo (Sri Lanka). Ils sont issus d’un même terroir et l’on va de l’un à l’autre pour les comparer. A tour de rôle, on sent les différentes feuilles infusées puis on s’intéresse à chaque liqueur. Dans le jargon professionnel on nomme infusion, la feuille infusée, et liqueur, le contenu de la tasse. (Pour en savoir plus: voir l’article Il faut avoir du nez pour choisir un thé).
La feuille de thé sèche est également présente afin de pouvoir la regarder, la sentir, la toucher, et se faire ainsi une idée complète du lot dégusté.
Des feuilles de thé qui valent le détour
Dans le sud du Sri Lanka, la culture du thé est essentiellement le fait de paysans qui cultivent eux-mêmes leurs terres. Une fois les feuilles de thé récoltées ils les vendent car ils n’ont pas les infrastructures nécessaires à la transformation du thé. Ces paysans n’ont pas à aller bien loin pour vendre leurs feuilles fraîches car elles sont très demandées par les « tea factory » environnantes, lesquelles, concurrence oblige, vont collecter elles-mêmes les sacs tout juste remplis.
J’ai passé des heures dans l’un de ces 4×4 équipé d’un plateau (photo) pour faire la tournée des fermes et c’est une expérience incroyable : il faut aller chercher ces sacs parfois en haut de montagnes, déraper sur des pentes trop raides, longer des à-pics vertigineux, traverser des forêts sous les cris des singes et, soudain, on se retrouve en haut de la montagne, avec des paysans qui élèvent là leurs animaux et vivent de différentes cultures, loin de tout.
Alors on achète les feuilles de thé, on bavarde un peu, peut-être on boit un thé ensemble. On parle. On rit. Puis il est temps de partir car il y a encore d’autres sacs de thé à aller chercher, dans d’autres fermes tout aussi isolées.
Le thé est dans le sac
Jolie lumière du soir, un peu chaude, sur ces sacs en grosse corde remplis de feuilles de thé fraîches. Cela se passe à Dellawa (Sri Lanka). Dans quelques minutes, ces mêmes feuilles seront montées à l’étage supérieur de la «tea-factory» afin de connaître la première étape de leur manufacture : le flétrissage. Cette opération peut durer jusqu’à vingt heures pour ce type de thé noir; elle consiste tout simplement à laisser les feuilles tranquilles après les avoir étalées en fine couche dans de longs bacs bien ventilés. On diminue ainsi la teneur en eau de la feuille de thé fraîche.
En tuk-tuk dans la jungle du Sri Lanka
Je ne sais quel moyen de transport vous avez pris ce matin pour vous rendre au travail. En ce qui me concerne, je n’avais pas très envie de marcher. Il venait de tomber des trombes d’eau et je craignais que cela ne recommence. Dans cette jungle proche de la réserve forestière de Sinharâja au Sud du Sri Lanka, non loin des plantations où l’on trouve les meilleurs thés «FBOBEXSP» (grade qui définit les thés les plus fins), j’ai donc hélé un tuk-tuk. J’ai suivi une petite route et zigzagué entre les flaques pendant plusieurs kilomètres. L’air était tiède. Des odeurs de terre mouillée et de fruits mûrs ont fait de mon trajet jusqu’à la Tea Factory une étonnante promenade olfactive.
Des théiers aux allures de feux tricolores
A New Vithanakande (au sud de Ratnapura, Sri Lanka), pour maintenir les théiers à la hauteur désirée, on donne aux arbres des allures de feux de circulation : si on voit le vert, le théier n’est pas trop haut, si le vert disparaît au profit du orange, il faut veiller à couper plus bas et si seul le rouge dépasse, rien ne va plus !