Il existe une tradition au Japon qui n’a rien à voir avec le thé mais qui me plaît beaucoup, et je voudrais vous en toucher un mot. Il s’agit des fameux « onsen », ou « sources chaudes ».
Dans un pays aussi volcanique que le Japon et dont le sous-sol bout de matières en fusion, il n’est pas surprenant que de l’eau brûlante jaillisse du sol en maints endroits. Ainsi, les sources chaudes sont-elles particulièrement nombreuses au Pays du Soleil Levant.
La température de l’eau y est si élevée que même en plein hiver, les épaules à l’air, on trouve encore le moyen d’avoir chaud.
Ces « onsen » constituent une destination très prisée des Japonais : ils apprécient s’y détendre, s’y reposer, voire s’y soigner. Ils y passent leur week-end, voire leurs vacances entières. On va au « onsen » en famille, entre amis… Quand on y va avec un client ou un fournisseur, cela porte un nom : « hadaka no tsukiai » ou « la communion dans la nudité ». En effet, on se trouve alors dans le bain collectif, nu comme un ver, et cela permet de se montrer tel que l’on est, sans rien cacher, ce qui peut avoir un sens, d’après les Japonais, si l’on veut bâtir une relation professionnelle dans la transparence.
Ici, près du lac Tazawa, le plus profond du pays, je fais « hadaka no tsukiai » avec Koichi Fujiki, fabricant de boîtes à thé. Nous avons envie de travailler ensemble, pour longtemps, dans la confiance, c’est-à-dire en ne se cachant rien. Voilà qui est fait !
Une autre tradition au Japon en rapport avec l’activité volcanique est de se faire enterrer dans le sable chaud à l’extrême sud de Kyushu, à Ibuzuki, et de ressortir au bout de 30 minutes rouge comme une écrevisse.
Une coutume très amusante, et sans doute très efficace !