Une promenade dans les rues de Hong Kong constitue aussi un voyage olfactif. Dans cette ville où la cuisine de rue est omniprésente, de chaque gargote – et il y en a une tous les dix mètres -, sortent d’abondantes effluves, aussi variées que surprenantes, de peaux de canard qui croustillent et de bouts de gras qui mijotent, de légumes à l’ail saisis au wok et de porc au caramel. De nouilles sautées, de beignets et autres dim sum.
Toutes ces fumées grasses et ces étals qui débordent de mets délicieux cela vous requinque un homme et vous donne envie à vous aussi, à toute heure du jour et de la nuit, de plonger le visage dans un bol de nouilles fumantes.
Nulle part autant qu’ici, à Hong Kong, dans cette ville qui ne s’arrête jamais et qui brille de mille néons, je n’ai eu à ce point l’impression que l’homme était sur terre pour manger.
Heureusement, il existe aussi ici des maisons de thé dans lesquelles on s’assoit pour se laisser guider par le patron et déguster avec lui quelques feuilles de Pu Er délicatement détachées d’une vieille galette. On peut alors prendre le temps du thé et songer à loisir à cette île et à ses habitants hyperactifs qui consomment avec frénésie.