A celles et ceux qui vont découvrir ces jours-ci les Darjeeling de Printemps je rappelle qu’il s’agit de thés rares et fragiles qui nécessitent d’être préparés avec soin. Le temps d’infusion, par exemple, ne doit pas dépasser 3,45 minutes. Un grand cru est synonyme d’harmonie. Il convient de trouver l’équilibre entre une texture, une saveur ainsi que des notes olfactives. Pour les Darjeeling de Printemps cette harmonie correspond à une durée d’infusion comprise entre 3,30 et 3,45 minutes.
ARCHIVE DE 2013
Les premiers Darjeeling de printemps arrivent
Le Darjeeling Hillton DJ1 « SFTGFOP1 clonal » que j’ai sélectionné il y a dix jours est arrivé à Roissy. Il s’agit de l’un des tout premiers Darjeeling récolté cette année et ce lot de seulement 95 kilos mérite le détour. Il développe, à la tasse, des notes florales subtiles au milieu d’un bouquet végétal qui évoque l’herbe coupée, les légumes crus et la tige. Un parfum d’amande fraîche, de vanille et de fruits jaunes accompagne un belle longueur en bouche, végétale et camphrée, fraîche et vanillée.
Souvenir d’Afrique du Sud
Des fermiers Sud-africains viennent de m’envoyer cette photo prise le mois dernier lors de la récolte du rooibos. Je suis au milieu d’eux, sous une température proche de 40 degrés. Les conditions de travail ne sont pas faciles dans cette région si aride en été qu’il n’y pousse à peu près que des pierres et du sable.
Lorsqu’il m’arrive, le soir, de boire une tasse de cette infusion totalement dépourvue de caféine ou de théine, je pense à eux et à la joie que j’ai eue de découvrir des paysages et des gens formidables.
Le métier de chercheur de thé
Si je devais choisir une image pour illustrer mon métier je choisirais celle-ci. Celle d’un pont. D’une passerelle. D’un pont qui relie deux univers : celui des producteurs de thé, d’un côté, celui des amateurs de thé, de l’autre.
Pont entre Orient et Occident. Pont entre ceux qui cultivent la lenteur et ceux qui voudraient tant la retrouver. Grâce au thé, par exemple.
La récolte du thé dans le sud du Sri Lanka
Il arrive que ceux qui récoltent le thé n’aient pas l’outil nécessaire à la transformation des feuilles. En ce cas, ils revendent le résultat de leur cueillette à un autre fermier qui lui, va transformer la feuille.
C’est le cas dans le sud du Sri Lanka où chaque manufacture envoie des véhicules collecter les sacs des petits producteurs.
Dégustations de thé
En ce moment, je déguste de cinquante à cent différents thés par jour.
Je les goûte par série de dix ou douze, environ. Lorsque vous goûtez autant de thés en même temps, vous les recrachez, pour des raisons évidentes. Mais surtout, vous goûtez chaque thé à deux reprises et dans un ordre différent afin de ne pas être influencé par les qualités ou défaut du thé qui précède.
En effet, on est tenté, lorsque l’on déguste plusieurs lots de suite, de sentir ce qui les oppose plutôt que ce qui les rapproche, et si je ne pratiquais pas cette double analyse, je pourrais passer à côtés de belles opportunités.
Hommage aux femmes qui travaillent dans le thé
La Journée de la Femme représente pour moi une excellente occasion de rendre hommage à toutes les femmes qui travaillent dans le thé. De la récolte à la manufacture en passant par le conditionnement et le contrôle de la qualité, le thé nécessite une importante main d’œuvre. Nombreuses sont celles qui mènent de front vie professionnelle et personnelle, à l’instar de l’infatigable Madame Zhou.
« Pourquoi buvez-vous du thé ? »
Lors d’une interview récente, une journaliste me demande pourquoi je bois du thé.
Je bois du thé pour me détendre, pour profiter d’un moment de calme, pour me créer ce moment. Je bois du thé pour être zen, pour faire une parenthèse, pour me faire du bien. Je bois du thé comme d’autres font du yoga, pour me préserver, pour me ressourcer. Et puis je bois du thé pour le plaisir de le préparer et le plaisir de l’offrir à d’autres que moi. Je bois du thé pour le bonheur de le partager.
En attendant les thés de Darjeeling
D’ici une à deux semaines je devrais commencer à recevoir un nombre important d’échantillons en provenance de Darjeeling. Les premiers jours je n’en reçois qu’une poignée mais plus on avance dans le mois et plus les récoltes s’intensifient.
Il m’arrive, en mars comme en avril, de déguster plus d’une centaine de thés en une seule journée.
Voici le portrait d’une cueilleuse qui ne porte pas encore la hotte habituelle. Comme moi, elle attend avec impatience que la saison commence.
Des nouvelles de Darjeeling
J’ai eu le plaisir de rencontrer ce matin Abhishek Bagaria, propriétaire de Phuguri Tea Estate, Orange Valley Tea Estate et Millikthong Tea Estate. Il espère récolter d’ici deux semaines dans ses différentes plantations. Après un hiver froid et sec, les conditions climatiques sont maintenant favorables.
Reste à souhaiter que les tensions politiques à nouveau vives à propos de l’épineuse question de l’autonomie de la région de Darjeeling ne vont pas conduire à des grèves et au blocage des routes.
Décidément, les thés de Darjeeling se méritent.