Lorsque je visite une plantation, lorsque je me rends chez un producteur, bien sûr je vais passer du temps à déguster du thé. Mais je vais m’intéresser également aux conditions de la culture. Je vais chercher à comprendre si le thé est produit proprement, si l’on respecte la nature. Pour moi, aimer le thé c’est aussi aimer le sol sur lequel il pousse. Le thé que je bois, le thé qui me fait du bien, je veux qu’il ne fasse de mal ni à la terre, ni à ceux qui la cultivent. C’est pourquoi je visite aussi les dispensaires, les crèches et, bien sûr, les écoles.
ARCHIVE DE 2014
L’appel du Grand Bleu
Vous êtes nombreux en cette période estivale à vous mettre au vert pour quelques semaines. Au vert, je vous y invite tout au long de l’année à travers mes billets, à travers mes photos, à travers ces champs de thé qui ondulent à perte de vue. En cette saison de transhumance, je vous invite cette fois-ci au bleu plutôt qu’au vert, je vous emmène sur les rives de mon lac préféré, le lac Inlé (Myanmar), pour vous souhaiter de belles semaines de vacances !
Le théier qui n’arrêtait pas de grandir
A force de récolter ses feuilles, le théier ne grandit pas et son tronc s’épaissit. Un champ de thé ressemble ainsi à une forêt de bonsaïs. Mais si on les laissait pousser, Camelia Sinensis ou Camelia Assamica pourraient atteindre plusieurs mètres de hauteur. Voici Rudra Sharma, planteur de Poobong, en Inde, devant l’un de ses théiers sauvages.
Tourner le dos au danger
En visitant un monastère boudhiste, j’ai surpris ce moine en train de siroter un soda, tournant le dos à un stock de bouteilles de gaz. Cela m’a fait penser à l’état du monde. On vit comme si aucun danger n’existait, comme s’il était possible de puiser à l’infini dans les ressources de notre planète, on laisse couler l’eau à flot, on pollue sans vergogne, on se moque de ce que l’on rejette dans les océans… On reporte sur les générations suivantes les conséquences de nos actes sans prendre la mesure du risque qu’un jour notre pauvre planète surpeuplée, desséchée et exsangue nous explose à la figure.
Le petit train de Darjeeling sait prendre son temps
Je vous avais prévenu, le petit train de Darjeeling est ici chez lui. Il évolue en parallèle de mes billets. Parfois, il traverse ma route, d’autres fois, il la longe. Il n’en fait qu’à sa guise et au rythme qui est le sien. Il sait prendre son temps. Il parcourt les quatre-vingt kilomètres qui séparent Jalpaiguri de Darjeeling en huit heures, une moyenne de dix kilomètres par heure qui ravira les adeptes de la lenteur.
Comme un tapis volant
La plantation de Mist Valley tire son nom des brumes tenaces qui enveloppent les montagnes de cette région du Népal. Pour autant, il arrive que le vent dissipe le brouillard, que les nuages s’effilochent et que le ciel finisse par se dégager tout à fait. Apparaît alors ce paysage féerique, ces champs de thé comme suspendus, ces champs de thé qui ondulent comme des tapis volants et semblent prêts à vous emmener au-dessus de la chaîne de l’Himalaya.
Les brumes de l’Himalaya
Je vous écris du paradis,
D’une plantation du bout du monde,
Du fin fond d’une vallée du Népal.
Une plantation qui se mérite après des heures de piste,
Qui se cache dans les brumes de l’Himalaya,
Une plantation dont la production provient des récoltes de petits producteurs groupés en association,
Une plantation si isolée que les visiteurs se comptent sur les doigts d’une seule main,
Une plantation ignorée dont les thés valent pourtant le détour.
Une plantation qui a pour nom Mist Valley.
Moment privilégié avec les cueilleuses
La pause-déjeuner constitue un moment privilégié pour s’asseoir avec les cueilleuses et faire connaissance. Cela ne leur arrive pas souvent de voir passer un acheteur, encore moins d’avoir un échange avec lui. Assez vite, la timidité laisse la place à la spontanéité. Ce sont des moments forts que j’apprécie beaucoup.
Première visite de Poobong
Pentes vertigineuses et brouillards tenaces font le décor de Darjeeling. Au hasard d’une promenade, une cueilleuse de thé apparaît dans un épais coton. Elle se hisse de théier en théier avec une agilité déconcertante. Poobong, plantation inaccessible et longtemps abandonnée, sort doucement de sa torpeur. Je la visite pour la première fois.
Envoûtante valse des récoltes de Printemps
Ma sélection de Darjeeling de Printemps achevée, la saison des Népal bat son plein, puis c’est au tour des Primeurs de Chine de s’annoncer avant que n’arrivent les premiers Ichibancha japonais. Entre le 1er mars et le 10 mai de chaque année, je peux déguster plus de cent thés par jour, sans compter ceux que je fais infuser plusieurs fois, lorsque j’hésite entre plusieurs lots. Le pic de cette plaisante activité, que j’attends toujours avec tant d’impatience, se situe autour de la fin avril. A cette période de l’année, tant d’échantillons s’amoncellent chaque matin au gré des plis express venus tout droit du Népal, d’Inde, de Chine ou bien du Japon, qu’il m’arrive parfois de ne plus savoir à quel Saint me vouer.