Le thé et le riz ont beaucoup en commun. A commencer par ces nuances de verts voire de jaunes, si délicates et si variées, si intenses. Un bonheur pour les yeux. Je pourrais passer ma vie à photographier des rizières. Je les longe souvent, avec précaution, en mettant un pied devant l’autre sur le petit muret qui les entoure, pour me rendre dans des plantations de thé situées toujours plus haut dans la montagne, comme ici au nord du Viêt-Nam. Certains jardins de thé ne sont reliés par aucune route, il faut alors commencer par emprunter le chemin sinueux des rizières. Du moins, tant que la pente est faible car le riz pousse à plat, en plaine ou bien en terrasse. Le riz, au contraire du thé, a besoin d’eau stagnante. Le thé a besoin de beaucoup d’eau mais de l’eau qui court, qui s’en va, qui ne reste pas au niveau des racines. Voilà pourquoi le thé aime les pentes lorsque le riz aime le plat. Plat contre pente, vallée contre montagne, eau stagnante contre eau courante, le thé et le riz sont comme deux frères que tout oppose, inséparables en même temps. On les retrouve toujours ensemble. Ils ont une autre caractéristique humaine importante : ce sont les deux produits agricoles qui font travailler le plus de personnes au monde… (à suivre).
Le thé, le riz
19 août 2016