ARCHIVE DE 2018

Fiers experts !

1 juin 2018
Fiers experts !

Obtenir le diplôme de Tea Sommelier ne constitue pas une mince affaire. Il faut d’abord répondre, en une heure seulement, à près de quatre-vingts questions ouvertes. Puis, cette épreuve réussie, le candidat doit préparer devant trois examinateurs une dégustation de six thés parmi vingt-deux thés différents, sans que pour aucune des feuilles déposées devant le candidat figure la moindre indication, de couleur ou d’origine. Enfin, après tirage au sort, il convient encore de préparer un matcha dans les règles, offrir un thé au kyusu, ou bien servir un pu erh selon la méthode du gong fu. Voilà en quoi consiste ce fameux examen.
Autant vous dire que celles et ceux qui ont obtenu le diplôme sont de formidables experts ! Je rencontre ici certains d’entre eux, sous l’œil de mon assistante. Bénédicte a fait infuser quelques Grands Crus qui nourrissent la conversation.

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La première récolte est la meilleure

25 mai 2018
La première récolte est la meilleure

Depuis les tout premiers jours de mai, je déguste et sélectionne, en provenance du Japon, les meilleurs thés de la saison. On les nomme Ichibancha puisqu’ils sont issus de la première récolte de l’année. Les thés japonais proviennent de la région de Shizuoka, d’Uji, ou encore du sud de l’archipel. Alors que dans le nord du pays, le théier omniprésent se nomme le Yabukita, dans le sud, du fait d’un climat plus chaud, sa proportion y est moindre. Par exemple, ici, autour de Kagoshima, le cultivar Yutaka Midori domine et représente près de 60% de la production.

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Du thé que l’on saupoudre

18 mai 2018
Du thé que l’on saupoudre

Il existe mille manières d’utiliser le thé en cuisine. Par exemple, pourquoi ne pas le saupoudrer à la manière d’une épice ? Les notes aromatiques du Jejudo Grand Oolong Impérial, à la fois torréfiées et délicatement boisées et fruitées, viennent ici donner de la fantaisie et une once de croquant à cette savoureuse burrata. On laissera celle-ci reposer, agrémentée de son thé et dans une huile d’olive verte, durant deux jours, au réfrigérateur. Avant de la déguster, à l’instar des Italiens, non pas trop froide comme on le voit parfois, mais à une température de 20 à 22 degrés. Pour accompagner votre dégustation, faites infuser le même thé coréen dans une eau à température ambiante durant 30 minutes, et servez-le dans de petits verres – verres à vodka, par exemple.

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Des thés bons pour la santé

11 mai 2018
Des thés bons pour la santé

En 30 ans, mon métier a bien changé. Autrefois, je sélectionnais des thés qu’il fallait faire venir le plus rapidement possible, en général par avion s’il s’agissait de Grands Crus, on les appelait les thés « rares et éphémères ». Je visitais déjà chaque ferme, bien sûr, mais le travail s’arrêtait là.
Aujourd’hui, notre exigence – et je veux parler aussi bien de notre propre exigence que de celle des clients – en termes de santé, de sécurité alimentaire, de respect de la planète est décuplée, si bien qu’il ne suffit plus de trouver des thés remarquables sur un plan gastronomique. Il faut que ces thés répondent à des normes très strictes – et les normes européennes, heureusement, sont les plus strictes au monde. On gagne en sécurité alimentaire. Gastronomie et santé sont devenues indissociables, je m’en réjouis. A moi de faire en sorte que vous puissiez déguster ces crus rares au plus près de leur date de récolte.

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Voyager seul pour mieux rencontrer l’autre

4 mai 2018
Voyager seul pour mieux rencontrer l’autre

Je voyage le plus souvent seul. Je pars seul, je reviens seul. Et cette solitude me pousse à aller vers les autres, à être plus facilement accepté par eux, à vivre avec eux. Seul, on s’ouvre aux autres. On a tous besoin de l’autre. Sans compagnon de voyage, on fait davantage de pas en avant pour épouser la culture de celles et ceux que nous rencontrons. Seul, on est plus vulnérable, plus perméable, plus à l’écoute. Cela tombe bien, je voyage pour écouter.

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Arya Tara : la production confidentielle de Saran RAI

27 avril 2018
Arya Tara : la production confidentielle de Saran RAI

Vous parler de celles et ceux qui manufacturent les thés que vous buvez, constitue pour moi une motivation forte. Je vous présente aujourd’hui Saran RAI. À Arya Tara (Népal), Saran produit différents grades, mais seulement 300 kilos par an. Ils sont issus de mon cultivar préféré : l’AV2. Une plantation très petite et très qualitative, dont les feuilles fraîches proviennent pour moitié des champs de son exploitation, et pour moitié de la cinquantaine de fermiers locaux. Lorsque je lui demande de quoi il est le plus fier, Saran me répond, « recevoir la visite d’étrangers venus de loin ». En effet, rares sont les visiteurs à s’aventurer jusqu’à son coin de paradis, le chemin est long, en particulier les derniers kilomètres. Ceux-là, je les ai faits à pied, sur une route impossible. Au milieu d’une nature splendide. Et si sa plantation n’est pas certifiée « bio », nul doute que Saran pratique une culture organique.

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Un volcan dans le paysage

20 avril 2018
Un volcan dans le paysage

Sur l’île de Kyushu, au Japon, il n’est pas rare de découvrir un volcan dans son champ de vision et le photographe que je suis s’en réjouit : le relief de ces géants de lave vient souligner l’horizontalité maîtrisée des théiers. Il dérange un paysage un peu trop ordonné. Il rappelle aussi que le temps des récoltes, le temps des saisons, le temps de la vie humaine, tout simplement, est infime. Ici le Mont Kaimon dont la silhouette rappelle celle du Mont Fuji.

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Une apparence modeste

13 avril 2018
Une apparence modeste

Au Népal, les factories sont facilement déglinguées d’apparence : bâtiment en tôle, sans aucun aménagement superflu. On déguste le thé dehors, sur des tréteaux. On est loin de Darjeeling et de sa vie de planteur très British. Mais il ne faut pas en tirer de conclusion hâtives. A l’intérieur de ces bâtiments d’apparence modeste, on trouve non seulement un très bel outillage (petits rouleurs venus de Chine ou de Taiwan, fours de qualité, machine à façonner délicatement la feuille de thé…) mais on trouve surtout un savoir-faire et une créativité uniques. Des jeunes gens passionnés – là aussi à mille lieues de l’image du planteur établi de Darjeeling -, vivent avec les feuilles de thé, au milieu du thé, pour le thé, ne pensent qu’au thé (ou presque), et ont pour unique objectif de créer des thés délicieux, peu importe leur couleur. L’absence de tradition de thé au Népal les aide sûrement à explorer de nouvelles formes pour les feuilles, de nouveaux types de roulage et de manufacture en général. Les thés du Népal « faits main » (par opposition au CTC et aux grandes usines qui existent aussi dans la région d’Ilam) ont un bel avenir devant eux.

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Une saison particulière

6 avril 2018
Une saison particulière

La saison à Darjeeling s’annonce particulière. Les très beaux thés sont hors de prix (30 à 50% plus cher que les années précédentes), pour compenser, disent les planteurs, leurs pertes subies durant les 105 jours de grève de l’an dernier. A date, j’ai acheté dans les meilleures conditions possibles les Mission Hill DJ4 SFTGFOP1 Clonal, Puttabong DJ14 SFTGFOP1 Clonal Exotic, Puttabong DJ12 SFTGFOP1 Clonal Queen, Orange Valley DJ5 SFTGFOP1 cultivar China, Balasun DJ6 SFTGFOP1 Himalayan Mystic et Rohini DJ15 FTGFOP1 Exotic White, tous en exclusivité. Ils sont d’une qualité remarquable et raviront les amateurs. Pour ceux qui attendent des Darjeeling de Printemps à petit prix, il va falloir être patient. D’une part il n’y a rien de bon marché sinon que de très mauvais, d’autre part même des thés médiocres sont proposés à des prix élevés voire très élevés. Ceux-là ne le méritent absolument pas. En résumé, cette année plus que jamais, la vigilance s’impose.

Pour les amateurs de thés de l’Himalaya qui ne sont pas focalisés sur Darjeeling et recherchent les bonnes affaires, pourquoi ne pas attendre les thés du Népal ? Ils ne vont pas tarder et offrent souvent un excellent rapport qualité-prix.

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Des champs de thé hérissés de ventilateurs

30 mars 2018
Des champs de thé hérissés de ventilateurs

Jusqu’à l’extrême sud du Japon on retrouve ces paysages de champs de thé. Ils sont reconnaissables entre autres du fait qu’ils sont hérissés de ventilateurs susceptibles d’éviter à un air trop froid de stagner au niveau des théiers. Ici, je suis proche de la baie de Kagoshima que l’on peut voir au second plan, une région importante pour la production de thé de l’archipel.

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