Lorsque je suis au Japon, à la moindre occasion je visite des jardins. Ce sont des lieux d’une beauté incroyable. Des lieux de paix, des lieux de silence dans lesquels d’invisibles jardiniers habités par un sens aigu de la perfection taillent aux ciseaux la plus petite pousse. Ils sculptent le vivant de façon à donner au tout le spectacle d’un paysage grandeur nature. D’un simple monticule on symbolise le Mont-Fuji.
J’y viens souvent avec un livre et j’alterne entre lecture et contemplation. Un peu l’idée que je me fais du paradis.
Vous y revenez à cet état de pensée, cette phase d’observation et d’introspection. Le thé est un double voyage. Aller à la rencontre de fermiers passionnés, partager avec eux et aussi cheminer dans le labyrinthe des sensations. Pour entreprendre ces trajets, nécessité d’écouter, d’échanger et souvent besoin de laisser la place à une sorte de vide, à cette apesanteur, qui loin de la frénésie stérile des réseaux sociaux, apeure beaucoup. Son nom est SILENCE. Votre billet du 15 décembre 2017 m’avait inspiré. Retour aux murmures de la nature dans le jardin Suizen-ji, avec l’évocation miniature du volcan sacré des Japonais. Alors par l’intermédiaire de quelques lignes, la Belle année je vous souhaite. Continuer de nous jeter des fragments de rêves. Dans la tasse ils se métamorphoseront en nouveaux récits gourmands…
« Sous l’œil bienveillant de Fuji-san,
en une joyeuse sarabande,
les premiers flocons caressent
les théiers assoupis ».
DORMANCE
9.1.18