Nous vivons dans un monde où les gens ont des opinions sur tout. Nous vivons dans un monde où les mêmes se révoltent pour un rien, parce qu’ils sont sûrs de détenir la vérité, de savoir mieux que quiconque. Cela m’est difficile à comprendre. Trop de certitudes ne favorise pas l’apprentissage, il me semble. Si aujourd’hui j’en sais un peu sur le thé, par exemple, c’est parce que durant des années j’étais convaincu d’être d’une grande ignorance. C’est le fait d’accepter cette ignorance, c’est le fait de reconnaître que j’en savais sait fort peu, de reconnaître que j’avais tout à découvrir, qui m’a permis d’apprendre. Quant au fait de se révolter contre tout, là aussi, c’est à mille lieux de ma manière de vivre puisque le métier de chercheur de thé consiste à rencontrer des gens qui pensent autrement, qui mènent d’autres vies que les nôtres, ont épousé d’autres croyances, d’autres coutumes. Et le bonheur de ce métier consiste précisément à aller à la rencontre de ces différences. Et comme mon métier se pratique principalement en Asie, même en cas d’opinion contraire, on aura pour but ultime la recherche d’une harmonie.
Désir d’apprendre, désir d’harmonie
30 avril 2021