Tea reporter

8 décembre 2023
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Avant de travailler dans le thé, il y a donc de cela plus de trente-six ans, j’ai eu envie de devenir journaliste. Et depuis cette époque je mêle à ma façon ce vieux rêve et mon activité, en l’occurrence ma recherche de thés rares. Je m’essaye au reportage. D’où ce blog, entre autres. Ou encore ce podcast « Un thé, un voyage », qui me donne lui aussi la chance de pouvoir vous emmener en voyage.

Ici, lorsque je tombe sur des villageois qui vivent dans un tel dénuement, c’est le reporter qui prend le dessus et qui se demande, est-ce que le thé que l’on récolte ici les aide à vivre, ces villageois, et sans le thé ça serait pire encore ? Ou bien est-ce que le thé – un thé de piètre qualité qui ne vaut rien ou presque -, contribue à les maintenir dans cette condition-là ?

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« Master Tea Sommelier », à la fois œnologue, sommelier et caviste

1 décembre 2023
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Être Master tea sommelier, en quoi cela consiste-t-il ? Un Master Tea Sommelier est avant tout un passionné, doublé d’un expert, qui a envie de transmettre son savoir. Il peut former ses collègues, enrichir les connaissances de ses clients, intervenir auprès de chefs étoilés, par exemple. Un Master Tea Sommelier connait ses thés sur le bout des doigts ou plutôt de la langue, thés noirs, blancs, verts, bleu-verts, jaunes, sombres. Les techniques de manufacture de chaque thé n’ont pas de secret pour lui. L’histoire du thé, sa géographie, les cépages et les méthodes agricoles, l’analyse sensorielle lors de la dégustation, la connaissance et la maîtrise des objets du thé, rien ne lui échappe. Il sait aussi quel thé associer à quel mets ou encore quel thé utiliser dans telle ou telle recette de cuisine. Un Master Tea Sommelier est à la fois œnologue, sommelier et caviste. A ce jour, Palais des Thés a délivré 53 diplômes et consacré autant d’heureux passionnés. Peut-être l’un d’entre eux travaille-t-il dans votre boutique préférée, n’hésitez pas à le demander…

(Photo : Louise Marinig)

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« Master Tea Sommelier », la passion en partage

24 novembre 2023
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Une fois l’an, Palais des Thés réunit ses « Master Tea Sommeliers ». Ces formidables passionnés représentent le niveau de connaissance le plus élevé. Ils ont acquis un savoir impressionnant et décroché le fameux diplôme si convoité et le plus exigeant. Une journée est donc dédiée à ces bienheureux experts, journée de partage et d’expériences diverses. Déguster ensemble, se retrouver autour d’une passion commune… What else ?

(Photo : Louise Marinig)

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Petits producteurs et grands domaines

17 novembre 2023
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A Darjeeling, une région à laquelle je suis particulièrement attaché et que j’ai si souvent visitée, on trouve de grands domaines tels qu’ils ont été créés par les British entre le milieu et la fin du 19ème siècle. On trouve aussi quelques initiatives locales, des petits producteurs qui possèdent quelques hectares ou bien collectent les feuilles de paysans alentour. On les voit parfois intervenir aussi sur des plantations à l’abandon. C’est alors toute la famille qui récolte et qui va ensuite manufacturer ces feuilles de façon artisanale, certes, mais parfois très réussie. Parmi ces initiatives, citons Yanki tea farm ou encore Niroula tea farm.

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Une vie

10 novembre 2023
Une vie

Je passerai ma vie à photographier les gens du thé. A les observer. A les aimer. Je passerai ma vie à marcher à leurs côtés. A me poser près d’eux. A prêter la plus grande attention à chacun de leur geste. A attendre la bonne lumière. A leur dire quelques mots dans leur langue, si je peux. A trouver des choses à partager. Ou bien à me taire et à prendre dans les poumons tout l’air que je peux et même davantage, et le sentir circuler dans mon corps, cet air-là.

Je passerai ma vie à photographier des gens qui me regardent, des gens qui rougissent ou bien qui rient. Des gens qui en redemandent, qui se précipitent sur l’écran de contrôle de mon Canon une fois la photo prise. Ou d’autres, plus distants. Ici, une femme au panier bien rempli, derrière laquelle j’ai longtemps marché et dont j’ai tenté en vain de capter l’attention, me tourne le dos et s’en va.

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Le deuxième nez

3 novembre 2023
Le deuxième nez

L’une des phases les plus délicates de la fabrication du thé noir consiste à l’oxyder convenablement. Pour cela on laisse la feuille se flétrir durant une bonne dizaine d’heures, on la malmène ensuite afin d’en détériorer la structure. Et vient le moment de cette fameuse oxydation qui a lieu dans une atmosphère humide. C’est durant cette étape que la feuille change de couleur et vire du vert au brun. C’est aussi à ce moment-là que ses arômes se modifient de façon radicale : apparaissent des notes de bois, de fruits compotés, d’épices, parmi une multitude d’autres. A quel moment stopper l’oxydation ? A Darjeeling, on croit au deuxième nez, ce qui signifie ceci : au commencement de leur oxydation, les feuilles de thé vont dégager une odeur intense mais si on attend quelques minutes ce parfum va peu à peu disparaître pour revenir un peu plus tard en force. Ce retour aromatique, c’est précisément ce que l’on nomme le deuxième nez. Il signifie qu’il est temps de stopper la parfaite oxydation que l’on a obtenue. Reste alors à sécher les feuilles, à les trier et à les emballer.

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Jour de grève

27 octobre 2023
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Aujourd’hui, veille de la plus grande fête religieuse de l’État du Bengale-Occidental, le personnel de cette plantation située dans les Dooars est en grève. Sa revendication : une prime annuelle en hausse, qui permettra à chacun d’acheter des cadeaux pour toute la famille, les amis. Cette prime représente ici une partie significative du salaire annuel. Les théiers ont fière allure en soutien des sacs et des ombrelles. Quelques heures plus tard, ayant obtenu satisfaction, chacun retrouve ses affaires et la cueillette reprend.

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Le thé nous façonne

20 octobre 2023
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Hier, j’ai longuement conversé avec Jeewan Prakash Gurung, l’un des plus anciens planteurs de Darjeeling. Il a passé 48 ans dans le thé, un record ! Il m’a reçu dans sa plantation de Seeyok et entre deux dégustations, nous avons parlé jusqu’à la nuit tombée. Ses mots sont forts et ils me touchent : « Le thé n’est pas un produit, c’est une culture !». Et sa fierté, en parlant de lui-même et de ses collègues planteurs, Jeewan Prakash l’exprime ainsi : « Je suis fier des thés de Darjeeling, ce sont eux qui font ce que nous sommes aujourd’hui. ». Sur la route en lacet qui me ramenait à Mirik, contemplant par la vitre grande ouverte de la Jeep ces montagnes enveloppées de brume et de nuit, j’ai repensé à ces mots et j’ai compris quelque chose d’important : certaines personnes se contentent de faire du thé, de façonner les feuilles de thé, tandis que d’autres, c’est le thé lui-même qui les a façonnées et qui a fini par les rendre telles qu’elles sont aujourd’hui. Cela m’a fait bien sûr penser à la célèbre phrase de Nicolas Bouvier, On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait… 

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Paisible ryokan

13 octobre 2023
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Chacun trouve son bonheur où il veut et le mien j’en jouis pleinement au contact de la nature, dans des lieux habités par le silence. La foule m’amuse un moment et au Japon, après avoir fait une nouvelle fois l’expérience de l’invraisemblable cohue qui s’entrechoque avec celle qui vient d’en face, au fameux carrefour de Shibuya, rien ne me plaît davantage que de me retrouver loin de la ville, dans une vieille demeure transformée en auberge, un ryokan. Et là, au milieu de nulle part, sensible au moindre murmure comme aux matières qui m’entourent et parmi elles, le bois, la paille de riz, la pierre, je me dissous dans le paysage et je trouve ma place parmi les arbres, le souffle du vent, le murmure de l’eau. Un bol de thé à la main, je ferme les yeux et déguste avec lenteur l’infusion à la fois puissante et végétale. Je reste alors entièrement concentré sur le moment présent. Je bois du thé pour oublier le bruit du monde, chantait Lu Yu, le Fou de thé, comme on le surnomme encore, et auteur du « Classique du thé ».

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Le marché aux feuilles

6 octobre 2023
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Au Japon, il existe des marchés à destination des professionnels, marchés au sein desquels le fermier va vendre ses feuilles de thé. A Shizuoka, il faut se lever tôt et être introduit pour assister à la vente de l’aracha ou thé brut, par les fermiers. Les acheteurs sont des négociants, parfois fermiers eux-mêmes, qui vont à nouveau faire subir différentes épreuves auxdites feuilles avant de les proposer selon un classement par grade, et en fonction de la demande de leurs clients. Les échanges se font sans bruit, on goûte et ensuite on négocie de la façon la plus discrète qui soit, à l’aide de bouliers.

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