Gopal Somani : un planteur expérimenté à Darjeeling

12 octobre 2010
Gopal Somani : un planteur expérimenté à Darjeeling

Demain je vais rendre visite à mon ami Gopal Somani. Gopal fait partie des personnages les plus importants de Darjeeling. Il est l’un des deux ou trois planteurs les plus expérimentés et produit des thés qui atteignent des prix parmi les plus élevés. Aujourd’hui il supervise à la fois la plantation de Puttabong et celle de North Tukvar, un terroir immense qui s’étend sur plus de 1 000 mètres de dénivelé et qui produit, en saison, des lots exceptionnels. Exigeant et attentif, il a formé au cours des deux dernières décennies de nombreux planteurs de Darjeeling qui ont fait leurs classes auprès de cet expert. Inutile de vous préciser combien j’ai pu apprendre avec lui.

Demain nous allons donc ensemble parcourir la plantation de North Tukvar puis déguster ses thés récents. Ensuite il m’invitera à déjeuner dans son bungalow. Et si, par hasard, j’avais le malheur lors de ce repas de me servir de ma fourchette pour manger au lieu de ma seule main droite, comme il est de coutume en Inde, il me lançerait son fameux : « Mais pourquoi utilises-tu ta fausse main pour te nourrir alors que les dieux t’en ont donné une vraie !»

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Chowrasta, le cœur de Darjeeling

8 octobre 2010
Chowrasta, le cœur de Darjeeling

La place principale de Darjeeling, son centre, son cœur se nomme Chowrasta. Il faut venir là le dimanche pour se rendre compte à quel point elle est populaire. On vient de toutes les montagnes environnantes, on fait plusieurs heures de route pour passer ici une partie de son après-midi, assis sur l’un des nombreux bancs, à siroter un chaï, le fameux thé aux épices. Pour l’œil exercé il est aisé de différencier à leur costume les femmes Sikkimaises des Népalaises, les Tibétaines des Bhoutanaises et les touristes Indiens, souvent de Kolkata, qui ont froid ici et s’enrobent la tête d’une écharpe, nœud en l’air, à la façon d’un œuf de Pâques. Quant aux gamins, on les hisse sur la selle de l’un des nombreux chevaux pour une belle promenade sur le Mall.

Il ne faisait pas bien chaud ce matin sur Chowrasta, à l’heure où les boutiques ouvrent à peine, à l’heure des premiers badauds, mains dans les poches. A l’heure où l’on a encore toute la place pour jouer quand on a un beau ballon jaune comme ça !

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A Darjeeling, les momos sont l’un de mes plats préférés

5 octobre 2010
A Darjeeling, les momos sont l’un de mes plats préférés

Lorsque je suis à Darjeeling les momos constituent l’un de mes plats préférés. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec cette nourriture typique des régions himalayennes, il s’agit d’une pâte que l’on cuit à la vapeur et qui contient soit des légumes « veg momos » ou bien du poulet haché « chicken momos ». Les momos font penser, bien sûr, aux Dim Sum chinois avec lesquels ils entretiennent une certaine parenté.

Avant même d’arriver à Darjeeling, lorsque je suis en chemin, je m’arrête à Kurseong, au Tourist Lodge, pour en avaler une bonne assiette. A Darjeeling même, deux restaurants tibétains fameux, que l’on aurait tort de prendre pour des bouis-bouis, le Dekeva’s et le Kunga, en font leur spécialité. Un régal. Voici deux recettes pour les amateurs, les proportions sont bien sûr différentes selon que l’on propose les momos en entrée, ou bien que l’on en fait un plat principal :
Momos végétariens (recettespourtous.com)
Momos à la viande de boeuf (Elle à table)

Il va sans dire que chacun est libre d’adapter ces recettes selon son goût, de changer une viande pour une autre, de modifier le choix des légumes, de forcer un peu sur le gingembre. Et de pimenter la sauce tomate pour qu’elle vous réveille le momo et vous fasse à elle seule vous imaginer ici, à Darjeeling !

Et avec ça que buvons-nous, me direz-vous ? Je vous propose un thé au beurre salé, un beurre de yack, de préférence, que l’on aura pris soin de laisser rancir un peu comme le font les Tibétains.

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Le Kanchenjunga surplombe Darjeeling

1 octobre 2010
Le Kanchenjunga surplombe Darjeeling

Il faut bien reconnaître que l’urbanisation de la ville de Darjeeling s’est faite un peu rapidement et de façon pas tout à fait maitrisée. Il en découle du bruit, des embouteillages, une pénurie d’eau, une gestion des déchets peu enviable. Mais quelques mètres plus loin la nature reprend ses droits et les paysages sont d’une beauté à couper le souffle. Ici, je regarde vers l’ouest, ces plis de montagnes successifs forment ce que l’on appelle les contreforts himalayens. Ce n’est pas encore la haute montagne, quoique, regardez bien entre les nuages, si vous êtes observateur vous avez déjà remarqué ce sommet magnifique, il s’agit, Mesdames et Messieurs, du troisième sommet le plus haut du monde, j’ai nommé le Kanchenjunga !

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Darjeeling ou « le Pays des Orages »

28 septembre 2010
Darjeeling ou « le Pays des Orages »

L’appellation « Darjeeling » désigne des plantations de thé qui s’étirent sur des milliers d’hectares ainsi que cette ville que voici et d’où je vous écris aujourd’hui, importante bourgade de plusieurs centaines de milliers d’habitants : un village à l’échelle de l’Inde. Située à 2100 mètres d’altitude vous pouvez la contempler ici sous un ciel assez clément quand on sait qu’en tibétain « Dorje Ling » signifie « le Pays des Orages ». La ville n’est que pente et lorsque l’on s’y promène, on passe plus de temps à grimper les escaliers étroits qui se faufilent entre les maisons qu’à marcher dans les rues inclinées. Tout autour de la ville ce n’est que thé, au point que l’on ne sait plus où construire les maisons pourtant nécessaires pour loger une population en forte augmentation.

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A Tumsong Tea Estate : un merveilleux bungalow

24 septembre 2010
A Tumsong Tea Estate : un merveilleux bungalow

Dans quelques jours je pars pour Darjeeling, un long voyage, des heures d’avion puis de 4×4. Mais des heures qui passent comme une lettre à la poste tant je suis heureux de retrouver ces montagnes. Une fois par an j’emmène différents responsables du Palais des Thés et cette année m’accompagneront Fabienne, responsable du Palais des Thés de Lille, Stéphanie, de Grenoble, Maud, de la rue Vieille-du-Temple, entre autres. Je vous les présenterai bientôt.

Nous séjournerons d’abord à Tumsong Tea Estate, l’une des plantations de thé certifiées « bio » de Darjeeling qui dispose d’un cottage (photo) so British ! Un bonheur que d’habiter une maison pareille, nichée au milieu des montagnes et d’un confort exquis. Surtout que Rajiv Gupta, le manager de la plantation, a l’œil sur tout : votre bien-être lui importe tant. Ensemble nous visiterons son domaine, depuis la factory jusqu’à la nursery, et sans oublier la rivière au bord de laquelle il est si bon de pique-niquer.

Les cottages comme celui-ci, très anglais, sont répandus à Darjeeling : dans chaque plantation le manager dispose d’un bâtiment assez semblable, de taille simplement inégale et de style éventuellement différent. A Tumsong, si le cœur vous en dit, vous pouvez aisément séjourner puisque contrairement à la plupart des plantations on accueille ici les touristes que le thé intéresse, pour une ou plusieurs nuits (www.chiabari.com).

Dans le cadre de l’Ecole du Thé, nous réfléchissons par ailleurs à y organiser des cours. Avis aux amateurs !

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Déboisement : dans le Yunnan on a compris le danger

21 septembre 2010
Déboisement : dans le Yunnan on a compris le danger

La culture du thé dans le Yunnan a connu un fort développement il y a une quarantaine d’années. On s’est alors décidé à intensifier la production et à augmenter la surface cultivée. Et les choses n’ont pas traîné, comme souvent en Chine. En un temps record on s’est mis à couper absolument tous les arbres jusqu’à ce qu’il n’en reste plus un seul. Et si on a laissé les montagnes à leur place c’est qu’elles ne gênaient pas. Comme vous pouvez l’imaginez, le paysage s’en est trouvé singulièrement modifié : à perte de vue, pas le moindre bosquet, pas la moindre cime, pas la moindre touffe d’arbre. Des théiers et rien que des théiers.

Seulement voilà, si le résultat a été époustouflant pour l’œil il l’a été également pour les sols. Les pluies se sont faites plus rares, l’érosion s’est accélérée. Et la conséquence du grand déboisage et des années de sécheresse qui ont suivi a été celle-ci : les rendements ont chuté.

Comme les Chinois ont un sens de l’adaptation élevé, dès qu’ils ont pris conscience de la gravité de leur acte, ils se sont mis à reboiser. Cela nous donne ce joli paysage, quelque part entre Jinghong et Menghai. Remarquez ces jeunes arbres, de-ci, de-là, qui apportent ombrage et humidité aux théiers, et douceur à l’œil.

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Dans une plantation de thé, on taille aussi les arbres

17 septembre 2010
Dans une plantation de thé, on taille aussi les arbres

Dans une plantation de thé, les théiers ne sont pas les seuls à demander des soins, les arbres aussi requièrent que l’on s’occupe d’eux. En effet, si l’on tient à ce que leur feuillage serve à quelque chose, c’est-à-dire à dispenser une ombre légère sur la tête de nos chers camélias, encore faut-il ne pas les laisser pousser trop haut. On va donc, de temps à autre, les raccourcir sévèrement, comme ici près de Ivy Hills (Sri Lanka) afin qu’ils repartent de plus belle, et surtout de plus bas.

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A Barnesbeg, comme ailleurs, je prends le temps du thé

14 septembre 2010
A Barnesbeg, comme ailleurs, je prends le temps du thé

Une fois le thé infusé il faut patienter un peu avant de le déguster. Je saisis cette occasion pour sentir les feuilles humides et aussi pour regarder cette belle lumière du nord qui inonde la salle de dégustation. Tandis que dans la tasse la température baisse doucement, passant de la température d’infusion (environ 85 – 90 degrés pour un thé noir) à la température de dégustation (environ 50 degrés), je sors mon appareil-photo et tourne autour des tasses à la recherche du meilleur angle. Rien ne presse, ici, à Barnesbeg (Inde), la vie s’écoule à un rythme lent. Je photographie les sets à déguster pour le plaisir de capter un reflet ou bien une couleur, une ombre ou bien une ride qui parcourt la surface de la tasse. Et mes pensées voguent aussi, telle une onde qui voyage.

Cela s’appelle prendre son temps. Le temps du thé, tout simplement.

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A Taïwan, on prend soin des thés semi-oxydés

10 septembre 2010
A Taïwan, on prend soin des thés semi-oxydés

A Taïwan, lorsqu’il s’agit de laisser les thés semi-oxydés (wu long) flétrir dehors, on prend grand soin d’eux. En premier lieu on a investi dans un système de toile ajourée électrique que l’on positionne ou non au-dessus des feuilles selon l’intensité lumineuse. En second lieu, on va aérer un peu le thé, le ratisser avec beaucoup de précaution pendant des heures, et ce afin que la feuille ne risque pas de s’oxyder.

ps : Adeline me rappelle à juste titre que l’on peut facilement utiliser et à tort le mot fermentation à la place du mot oxydation. Lorsque l’on parle de thés semi-fermentés pour parler d’un wu long on fait une erreur et le terme propre est semi-oxydé.

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